[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l y a quelques mois nous avions rencontré Emmanuel Boeuf, personnage fort sympathique, musicien actif depuis trois décennies sur la scène parisienne, qui puise son inspiration tant chez Sonic Youth que chez Rihanna. En terme de grand écart, difficile d’aller plus loin.
Emboe est sans doute son projet le plus personnel, celui sur lequel il revient lorsque les diverses formations avec lesquelles il joue sont en hiatus. Depuis quelques semaines est sorti Aléa, nouvel album en quatre actes, expérimental et exempt de toute guitare. Mais qui mieux que lui-même pour en parler ?
« Aléa est né pendant le mixage de mon nouvel album qui devait initialement sortir courant 2016, mais ce mixage, qui a d’ailleurs pris un temps fou, ne me convenait pas vraiment. Ce qui fait que l’album n’est d’ailleurs toujours pas fini, et je pense même que je vais tout réenregistrer.
Pendant ce temps fait d’hésitations et de frustrations, je me suis dis que ce ne serait pas mal de sortir quelques titres en attendant le disque, sans véritablement les promouvoir comme un album.
La deuxième idée fut de les enregistrer en totale impro, et ne pas réfléchir ou composer des morceaux.
La troisième idée, ou plutôt obligation, fut de ne pas utiliser tout ce qui avait trait aux guitares et aux amplis, par faute d’endroit où enregistrer. Du coup, je me suis mis à utiliser les milliers de logiciels de musique que j’ai dans mon ordinateur. Tout cela est donc devenu un dogme. Ne pas composer, ne pas utiliser d’instruments, et poster les morceaux comme ça sur Bandcamp, au fur et à mesure que le projet avançait. Sauf que ça aurait été trop simple…
Christophe Feray, d’Atypeek Music, m’a envoyé un mail comme quoi il avait beaucoup aimé les morceaux sur Bandcamp, et qu’il aimerait les sortir en album sur son label. Je n’étais pas très chaud au départ, car je ne voyais pas comment le procédé allait pouvoir se faire sur album. Mon idée tombait à l’eau…
Et puis, on en a discuté et décidé de sortir 4 parties distinctes chaque fin de mois. Et j’avoue que me retrouver chez le même label qu’ Heliogabale, Doppler, Kill The Thrill ou Condense me plaisait bien…
Le dernier volume est sorti le 31 janvier, et une version deluxe sortira ce printemps en numérique et physique, toujours chez Atypeek Music et aussi chez zéro égal petit interieur.«
https://www.youtube.com/watch?v=bS5hNvM8GWA
Comment définirais-tu Aléa ?
« Les différents titres d’Aléa peuvent se concevoir comme des humeurs ou des émotions à l’instant T. On n’y réfléchit pas, c’est comme ça, ça sort, et ça passe ou ça casse. Des flashs de vies banales traduits en musique. Des instants de colère, de nostalgie, de violence, de tristesse, de joie, tout y passe. Tout ce que j’ai pu ressentir au moment où j’enregistrais ces titres est là. Des sentiments figés à vie.«