[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uand tu oses commencer ton premier album par une chanson qui s’intitule I Wanna Be Adored, il faut avoir une sacrée confiance en soi. Cela tombe bien, The Stone Roses, petit groupe mancunien est persuadé d’être le meilleur groupe de tous les temps.
Quand s’éteignent les dernières mesures d’I Am The Resurrection (modestie quand tu nous tiens !), on est quelques milliers en 1989 à partager leur avis, The Stone Roses sont les plus grands de tous les temps et leur premier disque est un chef d’œuvre inégalé et inégalable.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]ourtant, tout ne fut pas si facile pour le groupe créé en 1983, autour des 2 gueules d’ange que sont John Squire et Ian Brown. Une première tentative d’album avec le grand Martin Hannett échoue et se limite à la sortie d’un unique single So Young/Tell Me en 1985, certes sympathique mais loin d’annoncer la divine suite.
Il faudra quelques mouvements de personnel, le départ du guitariste Andy Couzens en particulier qui ira créer The High, groupe oublié de cette vague Baggy/Madchester, mais surtout l’arrivée d’une des meilleurs paires rythmiques de la pop anglaise, à savoir le batteur Reni et le bassiste Gary Mounfield, alias Mani pour que les choses décollent vraiment.
Les premiers frémissements du succès arrivent au fil des singles, Sally Cinnamon en 1987, suivi dès 1988 par les premières perles qu’on retrouve sur l’album, Elephant Stone, produit par Peter Hook puis Made Of Stone, quelques semaines avant la sortie du disque chez Silverstone et sa magnifique pochette peinte par John Squire lui-même.
Je pourrais chercher longtemps pourquoi j’adore ce disque, la géniale production de John Leckie, cette morgue légendaire de têtes à claque qu’on a autant envie d’embrasser que d’étrangler, ces mélodies qui t’embarquent de la tête aux pieds…
Le disque, c’est le passé et le futur de la musique populaire, The Stone Roses se rêvent en Beatles ou Simon And Garfunkel (Elizabeth My Dear), mais n’oublient pas qu’ils viennent de la même ville que The Fall ou The Smiths.
Ils éclatent le mur déjà bien lézardé par New Order, séparant la scène rock des dancefloors, poussant cette démarche jusqu’à la parution du fabuleux Fools Gold, génial single qu’on trouvera sur la version américaine de l’album.
La suite fut plus compliquée, un second album qui se fit attendre et déçut beaucoup à sa sortie en 1994, des carrières solos plus ou moins réussies, mais cela fait aussi partie de la légende et amplifie encore la magie de ce premier disque.
I wanna be adore…