Pulp du sieur Bukowski. Ce livre m’est apparu un peu par hasard au détour d’une allée de la médiathèque. Bukowski ? Me concernant, seulement sa réputation de sulfureux me précédait, quelques vagues vidéos de Charles sur youtube dont le fameux Apostrophes avec Pivot où Bukowski est tellement imbibé qu’il est à deux/trois verres de s’écrouler. Doit-on cependant retenir uniquement ce folklore autour du personnage ? Assurément, non, cependant, on ne peut dissocier l’œuvre de son écrivain tellement celui-ci a puisé des éléments autobiographiques dans le héros principal. Ma curiosité piqué au vif, j’ai donc passé ma semaine en sa compagnie.
Pulp avant d’être une histoire, c’est avant tout un personnage, l’anti-héros sublime par excellence auquel rien ne sourit, accro à la bouteille, à la limite de la misère et qui semble constamment se faire entuber. Il s’agit du détective privé Bellane, le meilleur privé de L.A selon ses dires. (Ne l’oubliez pas).
Bellane va croiser une multitude de portraits les plus déjantés les uns les autres, du mari cocu à la Marie-couche-toi-là en passant par l’allumé poursuivi façon E.T. Un vrai instantané de quelques clichés crus de la société américaine croqué par la plume de Bukowski.
L’histoire est complètement absurde (dans le sens philosophique du terme). L’intrigue commence par la filature de Louis-Ferdinand Céline, référence dont l’ombre plane sur ce livre tellement on se sent proche de Voyage au bout de la nuit dans l’écriture sans fioriture et cette description froide de la société.
En écrivant ce livre, Bukowski se savait condamné par une leucémie, son point de vue et sa vision de la vie reflètent bien un état d’acceptation de sa condition à travers le héros. La fin du livre pourrait être autobiographique (posthume), à travers l’acceptation de la mort par le héros,on comprend que Bukowski nous a déjà fait ses adieux. Troublant.
Quand on lit ce livre avec cette donnée, on comprend qu’on tient dans les mains un O.V.N.I qui déchaîne les passions et les règles de l’écriture. A lire absolument !