On fera peu de commentaires sur la jolie pochette, on n’insistera pas non plus sur l’effort d’imagination pour appeler son groupe Spectres (ben quoi, il n’y en que 2 douzaines qui ont choisi le même nom !) et pour couronner le tout l’album s’appelle Dying… Si les quatre Spectres ont un chargé de communication, ils peuvent le virer, on ne verra pas la différence !
Pourtant, il serait bien dommage de passer à côté de ce Dying pour tous les amateurs de Noise Rock et Shoegaze car cet album est diablement bon, mortel, oserais-je dire.
Les 4 gars de Bristol, pour leur premier album, savent déjà y faire pour exploser le mur du son, l’album oscille entre tension et explosion, l’auditeur est comme le Monsieur poilu de la pochette, on a la tête sous l’eau et on a de plus en plus de mal à respirer, avant d’être achevé par le Sea of Trees final morceau qui marche sur les traces de Ride mais qui en plein milieu donne l’impression que les guitaristes sont partis fumer un clope en laissant leur instrument collé contre les amplis avant de reprendre sans s’inquiéter outre mesure !
Avant ça, on aura beaucoup pensé à Swans pour cette puissance dévastatrice, à My Bloody Valentine (Family), à Sonic Youth aussi (Where Flies Sleep), l’album prend parfois une teinte psychédélique à la Loop, la basse se fait énorme, et les drogues coulent à flots.
Les morceaux sont denses, étouffants mais sous ces couches de sons, Spectres démontre qu’ils savent aussi écrire de très bonnes chansons, faut juste penser à retirer le sang qui menace d’obstruer nos oreilles.Forcément, on pourra reprocher au groupe un manque d’originalité mais pour qui aime se faire mal, on aura du mal à trouver plus jouissif cette année que Dying.
L’album est disponible chez Sonic Cathedral depuis le 23 février.