[dropcap]É[/dropcap]trange mais passionnant parcours que celui de The Telescopes, groupe anglais mené par Stephen Lawrie depuis maintenant plus de 30 ans.
Toujours à la marge, capable de se remettre d’une longue pause d’une décennie complète, The Telescopes réussissent à se réinventer continuellement tout en gardant le fil psychédélique de leur sombre noise rock. Ils nous le prouvent à nouveau avec la sortie de Songs Of Love And Revolution, leur excellent 12ème album !
Originaire de Burton upon Trent, Stephen Lawrie déploie The Telescopes en 1987 et prend part à l’explosion noise rock shoegaze à l’occasion de la sortie de Taste, son premier album, quelque part entre Loop et My Bloody Valentine sous le haut patronage de Suicide et du Velvet underground.
Après un second album éponyme, le groupe semble disparaître de la surface de la Terre. Il revient 10 ans plus tard, mais de façon beaucoup plus discrète pour quelques albums expérimentaux et électroniques.
C’est en 2015 et leur signature chez le pointu label allemand Tapete Records que la carrière de The Telescopes reprend de belles couleurs avec la sortie de The Hidden Fields, grand disque malade salué en son temps et en ces lieux par l’ami Jism.
La suite sera du même niveau, à commencer par le fascinant Exploding Head Syndrome, prédécesseur de ces Songs Of Love And Revolution.
Les histoires d’amour et de révolution commencent mal, comme souvent chez The Telescopes, car noyées sous un déluge de larsens, terrassées par une rythmique façon rouleau-compresseur. Le premier morceau s’intitule This Is Not A Dream, on est en effet plutôt en plein cauchemar, la voix d’outre-tombe de Stephen Lawrie fout les chocottes alors que les guitares semblent déjà s’éclater toutes seules dans leur coin.
Strange Waves enfonce le clou, de plus en plus sombre, de plus en plus hypnotique, leçon parfaite de rock psychédélique en à peine plus de 3 minutes, avant que le fantôme du Velvet ne vienne hanter le poisseux et languide Mesmerized.
Les drogues font leur effet et paupières se font lourdes sur Come Bring Your Love, balade électrique en totale perdition, avant que This Train n’entre en gare, 20 000 lieux sous les terres. Le trip ira ainsi jusqu’à son terme, de plus en plus loin (We See Magic And We Are Neutral, Unneccessary), de plus en plus noir (You’re Never Alone With Despair).
Seul le court dernier morceau Haul Away The Anchor, ses cris de mouettes, son ambiance de vieux port de pêche viendra nous sortir la tête sous l’eau, toujours aussi perdus entre rêve et cauchemar.
Songs Of Love And Train s’écoute d’une traite, le volume à fond, le regard hagard, les mains moites, un indicible plaisir nait de chaque explosion sonore, de chaque ligne de cette implacable basse.
The Telescopes nous offrent un de leurs tout meilleurs disques et la bande-son parfaite de notre monde malade !
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Songs Of Love And Revolution – The Telescopes
Tapete Records– 5 février 2021
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Photo : Tapete Records