Swans
The Beggar
Mute Records/PIAS
23 juin 2023
Après avoir longtemps rongé son frein COVID oblige, Michael Gira peut enfin retrouver son terrain de jeu préféré à savoir la scène et par la même occasion sortir The Beggar, le 16ème album de Swans, quatre ans après Leaving Meaning.
A bientôt 70 ans, il n’est pas resté inactif et ses fans les plus fidèles connaitront nombre des 11 morceaux ici présents puisqu’il en avait sorti des versions démos et acoustiques l’année dernière sur Is This Is A Really A Mind ? sorti en 2022.
C’est à Berlin, qu’il les retravaillera en compagnie de son groupe et de quelques musiciens additionnels et les complétera par de nouvelles compositions pour déboucher sur ce The Beggar, long de plus de deux heures, comme il nous en a donné l’habitude depuis le retour de Swans, dans les années 2010, à partir du monumental The Seer.
Si, à première vue, The Beggar semble s’inscrire dans une certaine continuité, on retrouve ainsi autour du patron incontesté, des collaborateurs réguliers du groupe ou d’Angels Of Light, Kristof Hahn, Larry mullins, Dana Schechter, Christopher Pravdica et Phil Puleo, quelques changements notables viennent subtilement donner une nouvelle direction aux cygnes new-yorkais.
Michael Gira a ainsi complété son équipe en intégrant de nouveaux collaborateurs, comme le compositeur australo-islandais Ben Frost, déjà présent sur Leaving Meaning, et les chanteuses Laura Carbone, Lucy Kruger et sa femme Jennifer Gira alors que le fidèle guitariste Norman Westberg n’apparait que sur un seul morceau, le splendide Ebbing.
L’ajout de chœur féminin sur ce titre comme sur le tout aussi beau Michael Is Done symbolise d’une certaine manière The Beggar, un album plus doux et accueillant que ses prédécesseurs, plus modeste et moins impressionnant pourrait-on dire, même si personne ne sort indemne du colossal The Beggar Lover Three, et ses 43 minutes version rouleau compresseur et montagnes russes.
Alors que la mort est le sujet central du disque, The Beggar donne à retrouver un Swans débordant de vie et plus enclin au partage et à l’accueil, sur des morceaux lents et délicats comme Unforming ou No More Of This ou très rock comme Los Angeles City Of Death. Pour autant, Gira et sa clique savent toujours aussi bien composer des morceaux flippants et fascinants comme une immense vague qui s’avance pour nous submerger. Dans le genre, Paradise Is Mine ou le final The Memorious sont des modèles du genre.
Avec The Beggar, Swans confirme qu’il est et restera un groupe unique, incomparable, on ne peut que souhaiter que cela dure le plus longtemps possible , longue vie aux Swans !