Witchorious
Eponyme
Argonauta Records
16 Février 2024
Quel sujet dégainer à propos du doom sans que cela ne tourne au pugilat ? Je n’ai aucune présomption à l’égard d’un genre musical maintes fois exploité, au contraire, que ce soit les précurseurs de Pentagram ou les héritiers tels que Candlemass. Dans le cas du premier album du trio Witchorious, les variations musicales et autres trouvailles sonores sont disséminées au sein de 10 titres rondement menés. Le doom se cache dans les détails.
A travers le maillage du réel, on navigue dans l’invisible avec Witchorious, historiquement dans une époque médiévale, avec la désolation comme élément fondamental. Et il se passe des choses bien étranges dans cet album qui au préalable devait être publié sous la forme d’un EP. Outre l’inévitable sujet s’articulant autour des sorcières, le trio s’efforce d’aller plus loin en évitant les circonvolutions, dans une thématique sociétale rapportée à une période d’obscurantisme.
Riffs impétueux et arpèges mélodieux se déploient dès Monster, le décor est planté dans une chape de plomb, les structures ne sont jamais statiques, un rapprochement avec le stoner ? Non, Witchorious s’émancipe des comparaisons, et délivre une musique qui est sienne. Eternal night permet à Lucie ( basse) de placer son chant captivant sur un parterre étiré de guitares caoutchouteuses. Le morphisme de Witchorious est comparable avec Windhand, de par sa gravité et ses incartades shoegaze ( To the grave).