BMX Bandits
Dreamers On The Run
Tapete Records
26 avril 2024
Oh quel charmant disque que voilà, charmant et inattendu car Dreamers On The Run est tout simplement le douzième album de BMX Bandits, groupe écossais de Bellshill exactement comme Norman Blake de Teenage Fanclub et actif depuis 1985 autour de l’immense Duglas T. Stewart.
A l’origine, le groupe avait été créé par Duglas et Sean Dickson qui ira ensuite créer les beaucoup plus connus Soup Dragons et de retour ici pour masteriser l’album sous son nouveau nom d’Hifi Sean. Le premier album, C86 parait en 1990, référence bien sur à la fameuse cassette du NME, il sera suivi par 10 autres, tout aussi élégants les uns que les autres, avec pour sommet personnel, l’indispensable Gettin’ Dirty en 1995.
BMX Bandits est et sera toujours à la marge, Duglas T Stewart en perpétuel outsider, accueillant en son sein, tout un tas de musiciens, comme Norman Blake, Eugene Kelly (Vaselines) ou Jim McCulloch. Pour cet album, dont la genèse date déjà de 10 ans, Duglas s’est beaucoup appuyé sur son collaborateur multi-instrumentiste Andrew Pattie qui l’accompagne depuis longtemps et avec lequel il avait signé la BO de Dreaded Light sortie l’année dernière.
Délicatesse, élégance et douceur sont les mots qui viennent de suite à l’esprit quand on écoute les 11 chansons de ce Dreamers On The Run, dont le morceau titre pose de suite le sujet I am Dreaming All the Time, Not Just When I’m Asleep. BMX Bandits nous invite dans sa bulle, hors du monde, hors du quotidien, avec ses dream pop songs célestes et hors du temps, typiquement british et tout à fait irrésistibles, pour qui sait se laisser embarquer par ce romantique mélange de luxuriance et de modestie.
Setting Sun, parfaite sunshine pop nous ramène 40 ans en arrière et agit comme un remède aux malheurs de la vie, comme Time To Get Away, les belles harmonies vocales et la scie musicale d’Amanda Nizic pour chasser les noirs nuages au dessus de nos têtes. What he Set Out To Be est belle à pleurer, alors que Cockerel’s Waiting nous amène quelque part dans le far-west et accueille le grand Jowe Head (Swell Maps, Television Personalities) en intrigante guest-star.
Duglas vient lui-même avec My Name Is Duglas Don’t Listen To What They Say, drôle de morceau entre comptine et electropop, nous narrant une jeunesse pas toujours facile quand on est différent avant de reprendre superbement le Home Before Dark de Norma Guthrie.
Le soleil et la joie reviennent avec le sautillant Hop Skip Jump (For Your Love) et le magnifique The World Was Round, entre son motown et art pop à la Todd Rundgren. Tout cela a la couleur du classique instantané, et ce n’est surtout pas le lumineux Things You Threw Away, qui projette Broadway en plein milieu de Glasgow qui nous dira le contraire.
Quel beau disque que ce Dreamers On The Run, un disque pour rêver et s’échapper au son des merveilleux BMX Bandits.