Drop Nineteens
Hard Light
Wharf Cat Records/Modulor
03 novembre 2023
Au début des années 1990, nous étions nombreux à craquer pour Winona Ryder qui hantait nos écrans et nos nuits à coups de visionnage fébrile d’Heathers, Edward Aux Mains D’Argent ou le Dracula de Coppola pour n’en citer que quelques uns.
Drop Nineteens, jeune quintet de Boston avait magnifiquement traduit cette passion avec Winona, génial single du tout aussi parfait Delaware, classique de l’époque condensant Nirvana et My Bloody Valentine en 10 titres devenus des classiques aujourd’hui, de Kick The Tragedy à Angel en passant par My Aquarium.
Le groupe poursuivit en 1993 avec National Coma, décevant et mal-aimé, avant de splitter et de disparaitre des radars. C’est donc une immense surprise, de les retrouver 30 ans plus tard, sous le line-up original, le leader Greg Ackell entouré de Steve Zimmerman, Paula Kelley, Motohiro Yasue et Peter Koeplin pour un 3ème album comme si de rien n’était, alors que c’est sûrement la reformation la plus improbable que l’on pouvait imaginer !
On pouvait craindre le pire, on y allait avec impatience mais aussi avec incertitude, et bien, c’est une très agréable surprise que cet Hard Light, certes, qui ne peut rivaliser avec l’insurpassable Delaware. Pourtant, c’est un très bon disque; Greg Ackell avait vraiment raccroché les gants, enfin les guitares plutôt, et pourtant, il n’a pas perdu le sens de la mélodie, The Price Was High ou bien Tarantula en sont de jolies démonstrations.
Les guitares sonnent comme auparavant, parfois délicates, parfois incisives, un peu moins shoegaze, un peu plus dream pop, le chant se partage entre Greg Ackell et Paula Kelley, toujours aussi fragile et délicat.
De Scapa Flow à Policeman Getting Lost, Drop Nineteens nous offre une bien belle collection de chansons superbement écrites, variant les tempos et les atmosphères, avant de conclure par le plus long et complexe T. prouvant par là même que le groupe a bien retrouvé sa flamme !