Loren Kramar
Glovemaker
Secretly Canadian / Modulor
26 avril 2024
C’est avec une certaine méfiance que nous abordions le cas Loren Kramar à l’occasion de la sortie de Glovemaker, son tout premier album. La trentaine bien entamée, fils d’un magnat de l’industrie californienne, élevé parmi les enfants des stars d’Hollywood, il se lance aussi bien dans la mode que l’architecture, les comédies musicales que la peinture, le chant n’étant pendant longtemps qu’une occupation supplémentaire.
Forcément avec un tel CV, ce n’est pas tout à fait le premier disque d’un quelconque débutant qu’on entrevoit. De la signature chez le fameux Secretly Canadian à la production de Sean O’Brien (The National) en passant par la participation de pointures de l’industrie musicale comme Greg Calbi (Lou Reed, John Lennon, The Ramones), Sam Gendel, John carrol Kirby et Amber Coffman, c’est du lourd qui se présente à nous.
Il suffira de quelques secondes et des premières mesures de l’incroyable Hollywood Blvd pour que nos réserves volent en éclat tant le bonhomme a une voix de feu, chaude et puissante, c’est plus que de la chanson, c’est du théâtre que Loren Kramar nous propose, avec une ambition folle mais également une sincérité assez touchante.
Cela nous offre des morceaux phénoménaux comme I’m A Slut ou Gay Angels, pop baroque et soul, qui pourraient le placer quelque part entre Father John Misty ou Lana Del Rey, à laquelle on pense beaucoup tant les deux partagent beaucoup de choses en commun, aussi bien dans les textes que dans la démesure musicale.
Aussi à l’aise dans les morceaux lents comme Euphemism ou Like A Lover que dans les envolées pop, Birthday Thursday ou le final No Man, Loren Kramar réussit d’entrée un grand disque, fou et émouvant, nous narrant la phase sombre et méconnue d’une vie parmi les stars, tout en souhaitant sa part du gâteau.
Glovemaker est avant tout le disque d’un grand chanteur qui se révèle être aussi un grand compositeur, on attendra la suite avec impatience et en toute confiance !