Nous avions, en 2019 laissé Paul, l’attachant personnage de la série éponyme parue aux éditions québécoises de La Pastèque en prise avec une modernité insaisissable, les affres du temps qui passe, et la mort de sa mère. Mais, avec Rose à l’île, Paul va mieux.
Eté 2017. Le double de Michel Rabagliati s’arrête pour un court séjour sur l’Ile Verte , dans le bas du fleuve Saint-Laurent, seul avec sa fille.
S’ensuivent ballades le long des plages
et des chemins, dîners avec des amis, ainsi que des moments dédiés à la contemplation et aux rêveries, rencontres .
Le plus célèbre des bédéastes québécois – récompensé deux fois au festival d’Angoulême, prix du public en 2010 et fauve de la série pour Paul en 2021 – signe un retour « en formes ». En effet, si sa pause insulaire, le régénère, et soigne le corps et le cœur, Michel Rabagliati en profite également pour abandonner le format de la bande dessinée traditionnelle. Si certaines planches présentent encore des suites de cases, l’auteur offre aussi des illustrations pleine page à ses panoramas et portraits dessinés au crayon graphite.
« Tu ne peux pas mettre douze kilomètres de plages et de rochers dans une petite case, il fallait de l’espace pour le ciel », comme Rabagliati le confie au Monde. La planche, à l’instar du personnage de Paul, se trouve revivifiée. De même, Michel Rabagliati tient un carnet de son voyage, l’ouvrage prenant alors la forme du journal illustré.
Finalement, Paul s’octroie un répit, avec son escapade ilienne, et Rabagliati lui tend un bol d’air et d’art.