[dropcap]N[/dropcap]ous étions jeunes, nous étions beaux… nous étions fauchés aussi mais pour rien au monde nous n’aurions raté l’achat, dès sa sortie de Nowhere, le premier album de Ride, eux-mêmes à peine plus de 20 balais à sa sortie le 15 octobre 1990.
Nowhere ce fut d’abord cette pochette, cette vague bleue magnifique qui donne envie de se plonger immédiatement dans le disque comme des requins affamés.
Nowhere, c’est ensuite Seagull, morceau d’ouverture dantesque, cette intro démoniaque et ce mur de guitare qui vient noyer la voix de Mark Garderner et Andy Bell.
Nowhere, c’est aussi du bruit et de la mélodie, la volonté farouche de ces blancs-becs de noyer leur magnifiques chansons sous un torrent sonore, alors que la classe de Kaleidoscope ou Vapour Trail sautent aux yeux et aux oreilles.
Nowhere, c’est Polar Bear et Decay, les chansons que j’ai écoutées tous les jours, au p’tit déjeuner, tous les matins pendant une année complète, oui, j’avoue, je zappais parfois le pourtant excellent Dreams Burn Down, honte sur moi, mais j’ai toujours eu du mal à me lever !
Nowhere, c’est tout simplement un des plus beaux disques de Shoegaze, ce drôle de mouvement que seuls des anglais pouvaient inventer, des anglais timides et fiers.
Magnifique