Jeudi 9 avril 2015, à la Maroquinerie, Paris.
Le concert parisien d’Autour de Lucie précède la sortie de l’album Ta Lumière particulière, attendu depuis deux ans, lorsque le single éponyme avait été édité.
OK Chaos
Détache
Un peu fébriles, tendus et concentrés, les musiciens commencent leur concert par deux nouveaux morceaux. On sent dans les premiers instants que quelque chose se joue…
Valérie Leulliot présente Détache, le nouveau single, comme étant un morceau sur quelque chose qu’elle a appris au fil des années : le lâcher prise. Et c’est au long de cette chanson que les musiciens se détendront. L’accueil est chaleureux, les sourires apparaissent sur scène.
Puis les morceaux historiques défilent :
Sur tes pas
Le dernier mot
Je reviens
Qu’avons-nous fait
Réinstrumentalisés, certains morceaux prennent les sonorités du nouvel album, ou sont entièrement revisités, Le dernier mot devenant presque jazzy. les titres prennent leur envol. À la batterie, Antoine Kerninon, comme un Diesel, démarre en douceur pour finir par s’emballer. Petit à petit, le batteur se lâche et semble ne plus pouvoir s’arrêter. Le sage Clark Kent retire ses lunettes et se transforme en un Superman transpirant qui fracasse ses fûts et ses toms électroniques. Il entre dans une transe presque shamanique, sous les regards des autres musiciens. On sent la bienveillance chez la chanteuse et l’amusement chez Sébastien Lafargue, guitariste responsable aussi des samples, dont les yeux pétillent et dont la bouche dessine un sourire indéboulonnable.
Valérie Leulliot introduit Qu’avons-nous fait par un « ma période sombre… ça fait longtemps que ça dure…«
La salle est conquise.
Vient un moment d’émotion. Sébastien Lafargue intervient : « cette chanson évoque un voyage, un voyage ultime, j’y tiens beaucoup« . Un « Je t’aime ! » lancé de la salle interrompt ce moment de solennité. « Je te répond pas, ça ferait trop Patrick Bruel, mais c’est chouette« .
Valérie Leulliot se met au piano électrique et nous délivre les très beaux
C’est là que je descends
Brighton beach
Pour le morceau suivant,
Îllienne,
les musiciens s’y reprennent à plusieurs fois, n’arrivant pas à se caler. Moment de gêne ou d’agacement ? Moment de simplicité et d’humanité, plutôt. Ils s’excusent et reprennent. Cette chanson est une merveille, qui commence en douceur et monte en intensité et en rythme. Une réussite malgré ces débuts hésitants.
Pour conclure, la chanteuse lancera un « We made it ! » triomphant et embraye sur un « On va danser un petit peu ? » pour introduire
Le goût des chardons
Valérie : « On boit de l’eau, on n’a pas eu de vodka ce soir »
Sébastien : « C’est pour ça qu’on a dû faire un morceau deux fois »
avant
Où ça va,
dont la conclusion apocalyptique fera dire à Sébastien Lafargue, parlant du batteur possédé : « le plus beau bridge de la terre !« . Valérie précisant : « le bridge, c’est le pont (…) Bah oui, ça pourrait être pour les dents (…) Retrouvez-nous toutes les semaines au Point Virgule !«
Les musiciens se détendent et nous font rire. La complicité et le plaisir sont palpables.
Cheval étincelle
arrive alors. Il est dédié à Mark Linkous, l’homme de Sparklehorse. Cette dédicace rend limpides le titre de cette chanson, et ses paroles, notamment « It’s a wonderful life… », titre d’un des albums de ce groupe. Un bel hommage.
Le set s’achève avec
Selon l’humeur
La contradiction
qui nous tabassent littéralement et nous éreintent de plaisir.
Rapidement, le groupe revient pour un rappel avec
Chanson sans issue
où Antoine se mettra derrière le synthé pour de jolies nappes, les rythmiques étant sur bandes. Il retrouvera ses fûts pour le superbe
Ta lumière particulière
Le groupe repart et revient une seconde fois, pour nous jouer
L’accord parfait,
premier morceau du premier album, commençant par des sons bucoliques qui nous seront aussi délivrés en live.
Une conclusion qui nous laissera tous aux anges.
Après quelques minutes, le groupe se joint à la foule qui les attend au bar. Amis, connaissances et fans les accueillent et les félicitent, puis leur prodiguent conseils et impressions : « il vous faudrait une basse… à tel moment ceci, à l’autre moment cela« …
Ayant eu la chance de les approcher, je me suis permis de leur dire que le concert était superbe, et que leurs erreurs étaient une preuve de leur humanité. Ce à quoi ils me répondront « Alors on a été vraiment très très humains, ce soir…«
Chaleureux, vibrants et puissants. Oui, humains, profondément humains.
Ta Lumière Particulière sortira le 27 avril chez Pbox
Facebook Officiel – Twitter Officiel – Blog TLP – Label Pbox