[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#9647e5″]L[/mks_dropcap]e nouveau livre de Céline Minard est l’histoire d’un braquage. Empruntant encore au cinéma, l’auteure de Faillir être flingué (2014) revient avec Bacchantes publié aux éditions Rivages. Nous sommes dans la baie de Hong Kong où un typhon est attendu. Dans des anciens bunkers de l’armée anglaise se situe une cave à vin ultra-sécurisée et composé de grandes bouteilles. Un trio féminin s’y est introduit et menace le trésor si précieux d’Ethan Coetzer. La brigade de Jackie Thran est sur le coup et va tenter d’éviter le pire.
En 106 pages, Céline Minard réussit à emmêler les fils narratifs pour donner une épaisseur qui va au-delà du genre. Son livre peut s’inscrire d’ailleurs dans l’héritage du théâtre antique comme son titre l’indique. Ce n’est pas une tentative de copier le cinéma mais d’écrire une histoire atypique. Bacchantes éclate les genres et les éparpille tel un puzzle d’influences. Le lecteur ne s’en rend pas compte tout de suite mais le texte ciselé va droit vers un but énigmatique.
La durée de lecture ne permet pas de démêler cette pelote littéraire. On approche ce texte comme une fiction remplie d’humour et d’énergie. Malgré tout, Céline Minard va bien plus loin. Nous avons cette impression que l’objet montré n’est pas le rocher originel qu’elle a sculpté. Dans l’énergie des trois braqueuses, il y a quelque chose des bacchanales antiques débordantes de vie. Dans cette tension de la commissaire Jackie Thran et de l’expert Marwan Cherry tentant de maîtriser la situation, on trouve un enjeu dramatique plus ancien que le cinématographe.
Céline Minard impressionne et rend curieux le lecteur qui découvrirait son travail par ce petit livre. Bacchantes n’est sans doute pas un incontournable mais son caractère énigmatique donne envie d’aller plus loin dans une découverte œnologique, antique ou littéraire – ça reste à choisir.