Il y a des projets atypiques qui auraient plutôt leur place dans un musée d’art-vidéo ou auraient dû prendre la forme d’un doc « trop » singulier sur une chaîne thématique , mais c’est sur le support plus universel du cinéma que
Richard Linklater a décidé de nous livrer son Boyhood.
Parti pris d’un film concept se déroulant sur 15 ans d’un temps réellement écoulé et vécu par ses protagonistes au travers des composantes d’ une cellule familiale et de ses soubresauts. On y suit le parcours somme toute classique d’un jeune adolescent s’accomplissant en passant à l‘âge adulte .
Sous nos yeux acteurs et non-acteurs s’investissent dans ce tempus fugit laissant leurs empreintes sur une pellicule qui fige les émotions , les souvenirs, sans autre prétention que d’exprimer le déroulement d’une vie ordinaire et commune, sans romance ni structure narrative complexe .
Et c’est ici la force de Boyhood, porter un regard simple sur les composantes et interactions de nos destinées tout en nous laissant nous, spectateurs, combler les vides. Laissant chacun y trouver la projection d’un souvenir, d’ une expérience ou l’accomplissement d’un parcours personnel. Comme les titres nostalgiques et parfois datés de sa BO métronome jalonnée d’empreintes passées.
Des instants de vie pouvant paraître confondants mais dont l’alignement mis en perspective ne révèle rien d’autre que cette évidence que ce sont la sincérité et l’être vrai qui donnent la substance à nos actes de tous les jours et nous construisent.
Un message qui tombe à point nommé d’une époque arrivée au point charnière de sa propre réalité.
Bande originale du film en écoute :
rhaaaa et je n’ai toujours pas eu le temps d’y aller … j’enrage !!!
Un concept osé qui donne envie.