Canadienne d’origine Chinawoman, de son vrai nom, Michelle Gurevich, née à Toronto de Parents émigrés Russes vit à présent à Berlin à présent.
Ses album de 2007 : Party Girl et 2010 : Show me the face avaient déjà plus qu’attiré mon attention mais le dernier en date : Let’s Part in Style, sorti le 24 Février dernier, est une explosion d’émotions. Mais comment résumer un album qui vous a autant troublée ?
Vous dire que cette femme me subjugue, qu’elle m’enivre et me fascine ne va pas suffire à vous convaincre.
Mais vous révéler que cet album prend immédiatement une dimension cinématographique avec le titres de « Vacation from love » où les chants sont tous parlés, limite menaçants car suppléés par une ligne de basse profonde qui intensifie les propos de Chinawoman, la suite avec « Good Times don’t carry over » ne fait que le confirmer.
Tous ses chants sont empreints d’une telle intimité que l’on ressent une proximité, un échange, une discussion cachée, une confession qu’elle nous ferait à nous seuls. Cet opus rappelle par certains points production de Brian Eno sur le « Bright Red » de Laurie Anderson en sachant que Chinawoman laisse une place beaucoup plus grande à la mélodie. Pour les oreilles plus affinées, vous y trouverez même peut être une pointe de Léo Ferré.
La fatalité de ses mots sont renforcés par les échos mêlés aux synthés inquiétants intelligemment placés. Une suite de réflexions, souvent ironiques sur le vieillissement, la solitude.
Mais attention, Elle sait aussi faire preuve d’un humour noir cinglant qui permet souvent de percevoir la chaleur que Chinawoman tente de dissimuler sans cesse.
On oscille entre mélodramatiques amoureux et nécessité de conserver le lumineux et la fraîcheur de la vie sans oublier de laisser une place à la décadence. Et évidemment, elle ne perd pas ses premières inspirations post-punk minimalistes clairsemés dans des ballades pop-européennes.
Chaque chanson de Chinawoman est une expérience auditive troublante, captivante, profonde et hypnotique.
Je vous ai convaincus ?