Cette semaine nous vous proposons un focus sur nos coups de cœur du 1er trimestre dont nous ne vous aurions pas encore parlé ! Nous vous proposons de revenir aujourd’hui sur 6 disques qui ont contribué à faire de ce premier trimestre musical un très bon cru ! RDV demain pour découvrir la suite !
Time Skiffs – Animal Collective (Domino)
4 Février 2022
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[dropcap]O[/dropcap]n les avait perdus un peu de vue depuis quelques années tant leurs dernières productions peinaient à passionner autant que leur dernier chef d’œuvre Merriweather Post Pavilion paru -déjà- en 2009. On pensait Animal Collective définitivement empêtrés dans des créations ésotériques et quelque peu déroutantes. Fort heureusement, Time Skiffs, sorti cet hiver, vient contredire nos a priori et signer le grand retour de la bande de Baltimore.
Dès les premières notes de Dragon Slayer qui ouvre le disque, Time Skiffs nous embarque pour un voyage halluciné mais langoureux. Les titres s’enchainent sans rupture composant ensemble une espèce de roulis harmonieux et planant, riche en textures mélodiques et vocales. On retrouve avec plaisir sur Time Skiffs la patte musicale du groupe à savoir un son psyché tout en collages, à l’image de la pochette de l’album, et des chœurs façon Beach Boys sur des titres comme Prestor John ou Strung With Everything.
L’écoute du disque nous montre cependant que la palette d’Animal Collective, même si elle n’a rien perdu en audaces, s’est considérablement adoucie, nous offrant un album que l’on qualifierait volontiers d’impressionniste. Une évolution heureuse d’un groupe qui a certainement gagné en maturité après déjà plus de vingt ans de carrière .
« I go back
We go back and I play it again » prônent-ils sur la huitième chanson du disque. Grand bien leur en a fait ! Time Skiffs est un disque passionnant qui fait du bien à la tête et au corps. Vivement que nos chakras puissent en jouir sur scène !
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Volaverunt– Bank Myna (Araki Records)
25 Février 2022
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[dropcap]A[/dropcap]ttention, voici peut-être votre prochain album de chevet. Les protagonistes sont basés à Paris et pratiquent l’art de combiner les influences mystiques à tout un arsenal à ranger du côté d’un post-rock ténébreux. Nous n’allons pas vous mentir, il faudra prendre le temps de l’appréhension mais, une fois imprégné du contexte, il vous sera aisé de succomber à l’humeur fondamentalement habitée par une noirceur gorgée de déchirements progressifs. Le sel qui fait la saveur de Volaverunt résulte sans aucun doute dans cette dualité entre le chant hautement ensorcelant de Maud Harribey et l’alchimie venant agencer le bel ouvrage. Nous y retrouvons des battements lents et profonds, le bruit d’une horloge avec toute sa dimension baudelairienne, des superpositions exploitées à l’aide de larsens et de drone, outre moult tentations plongées dans le noir, l’offrande d’un crescendo enivrant. On notera d’ailleurs les presque treize minutes défilantes de The Open Door comme un instant de bravoure qui pourrait nous rappeler fortement les succulences de la divine Anna Von Hausswolff, les orgues en moins, la palpitation propre à Bank Myna en plus. A découvrir de toute urgence pour les adeptes du genre.
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Mr Maserati – Baxter Dury (Pias)
25 Février 2022
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[dropcap]C[/dropcap]e n’est certainement pas facile d’avoir eu un père « Sex and Drugs and Rock’n’roll », aussi depuis plus de 20 ans, Baxter traine-t-il sa mélancolie et son mal de vivre (tout du moins en apparence) à travers une discographie dont les meilleurs constituants de la période 2001-2021 sont rassemblés dans ce disque compilation.
Douze titres en guise de session de rattrapage pour ceux (et malheureusement il y en a trop) qui seraient passés à côté d’un artiste unique par sa sensibilité et son talent, aux antipodes presque de l’image que renvoyait son paternel. Le moyen de se mettre entre les oreilles sans avoir à réfléchir les meilleurs titres d’albums qui ne demandent qu’à être découverts, au premier rang desquels Happy Soup, Floor Show ou bien encore Prince of Tears, écrit alors que le musicien était au fond du trou suite à une déception sentimentale. Cruellement pour lui, c’est dans ces moments-là qu’il est au sommet de son art.
À noter la présence du superbe et l’inédit « D.O.A », anagramme de l’expression anglaise « Death on arrival »… tout un programme !
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Once Twice Melody – Beach House (Bella Union)
18 Février 2022
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[dropcap]E[/dropcap]n quinze ans de carrière, le duo originaire de Baltimore, Beach House, composé de Victoria Legrand et Alex Scally, n’a pas démérité et ce n’est pas ce huitième (double) album, Once Twice Melody, sorti le 18 février dernier chez Bella Union/[PIAS], qui nous fera dire le contraire.
Car, il semblerait bien que nous soyons en présence d’un aboutissement dans leur discographie sans faille, réussissant à élever encore un peu plus leurs sonorités, pourtant déjà si aériennes et célestes.
Un projet qu’ils ont pris le temps de peaufiner depuis leur dernier opus en 2018, 7, qui nous avait laissé un peu sur notre faim. Alors, autant vous dire que depuis le merveilleux Bloom paru en 2012, la barre semblait inatteignable et pourtant…
Victoria Legrand et Alex Scally n’ont eu de cesse depuis le 10 novembre dernier de nous distiller leurs morceaux sous forme de chapitres distincts, 4 au total : Pink Funeral : Metaphysical Stories ; New Romance : Stories of Cycles ; Masquerade : Stories of Time et Modern Love Stories : Acceptance Stories.
Un album entièrement produit par le groupe, avec pour la première fois un ensemble de cordes utilisé en studio, dirigé et arrangé par le compositeur et chef d’orchestre David Campbell (Marvin Gaye, Bob Dylan, Metallica… mais aussi des BO de films comme Dead Man Walking, Brokeback Mountain…). Un ajout notable apportant une touche cinématographique à leurs mélodies : un nouvel album qui se vit comme un film à l’instar des animations qui accompagnent les clips de chaque chanson. Ainsi, il est temps de vous inviter à vous plonger dans ces 84 minutes d’un road trip rêveur et lumineux qui se laissera volontiers déguster sur la durée pour en apprécier toutes les richesses sonores qu’il contient ! Une réussite !
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Ants From Up There – Black Country New Road (Ninja Tune)
4 Février 2022
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[dropcap]D[/dropcap]écidemment, rien n’est facile pour Black Country New Road. Après avoir affolé le net à coups de Sunglasses ou Science Fair, singles imparables découverts il y a à peine trois ans, For The First Time, leur premier album sort juste à quelques semaines de la pandémie, plombant forcément sa promotion.
On pourrait penser que les choses allaient enfin s’arranger à l’occasion de la parution d’Ants From up There, nouveau disque bien supérieur à leur premier essai. Las, la chose à peine écoutée qu’Isaac Wood, chanteur et leader du groupe annonçait son départ. On imagine donc mal la suite mais on ne boudera pas son plaisir en écoutant encore et encore ces Concorde ou Basketball Shoes !
Moins grandiloquent et tordu que For The First Time, Ants From Up There se révèle d’entrée plus accessible et varié, résolument plus pop, marchant même parfois dans les traces d’un Divine Comedy ou bien sûr d’Arcade Fire. Ses compositions plus immédiates telles Chaos Space Marine ou Bread Song ne marquent en rien une perte d’ambition, comme le démontrent les trois épiques morceaux de fin.
C’est plutôt la marque d’un groupe plus sur de sa cohésion et de sa maitrise technique qui se dévoile tout le long d’un disque remarquable et passionnant. Le départ d’Isaac Wood est d’autant plus triste tant les sept musiciens londoniens s’avancent ici unis et cohérents. On ne saurait imaginer la suite, on relancera donc tout simplement l’écoute de ce superbe disque majeure de 2022 !
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Caroline – Caroline (Rough Trade records)
25 Février 2022
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[dropcap]M[/dropcap]algré son patronyme, Caroline, une des sensations les plus intrigantes de 2022 ne nous vient pas des États-Unis et n’est pas non plus le prénom d’une jeune chanteuse inconnue.
Non, derrière cette drôle de pochette et ce disque ambitieux, se cachent huit jeunes Londoniens réunis ensemble depuis 2017 et qui se décident enfin de nous donner le fruit de leur travail, dans la lignée d’un Black Midi ou d’un Black Country New Road. On a en effet encore affaire à un bel exercice de mélange des genres, entre post-rock, folk et ambient, comme si les jeunes Anglais se faisaient un malin plaisir à péter toutes les frontières depuis le Brexit.
L’épique Dark Blue en rampe de lancement, Caroline se lance ainsi dans de longs morceaux échevelés, où chacun semble répondre à son voisin à l’instar des superbes Good Morning (Red) et IWR, mélange subtil de douceur et d’emphase.
Caroline se distingue de ses fougueux compères, malgré ses huit membres, par une légèreté et une délicatesse assez rares, particulièrement sur les courts interludes (Messen #7 ou Desperately) ou Engine (Eavesdropping), qui n’est pas sans rappeler Mount Eerie.
L’album étant composé de titres ayant été écrits depuis plusieurs années, il peut sembler manquer de cohésion et souffre de quelques baisses de tension, mais il n’en reste pas moins le parfait premier témoignage d’un groupe en devenir !
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