La maison de la plage (Marabulles) recèle un secret. Au fil des quatre parties qui composent cette bande-dessinée très réussie, tant sur le plan graphique que scénaristique, nous allons le découvrir progressivement. Pour cela, les deux auteurs, Séverine Vidal et Victor L. Pinel, nous invitent à suivre les traces d’une famille qui vient régulièrement en Loire-Atlantique se ressourcer sur le bord de mer.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#33cccc »]M[/mks_dropcap]ais contre toute attente, au cours de l’été 2018, l’oncle Albert souhaite vendre la maison pour récupérer sa part…Cette décision de vendre brise le cœur de Julie, une trentenaire parisienne nostalgique de l’atmosphère de vacances qui sied si bien à La Maison de la plage. Tablées familiales, siestes dans le hamac, météo changeante, barbecues et repas animés… Des moments classiques mais inoubliables et savoureux que Julie n’est pas prête à abandonner.
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D’autant que ce serait une épreuve supplémentaire dans un parcours de vie déjà bien éprouvé : enceinte, elle a perdu son compagnon quelques mois plus tôt. Aidée de sa cousine Coline, portée par l’amour de ses parents, entourée de ses amis Yvan et Sophie, elle tente de se reconstruire. Cette maison, c’est son port d’attache. S’en séparer serait au-dessus de ses forces. Elle y a toujours sa chambre, repeinte en jaune, à l’exception d’un petit carré caché derrière un miroir, où l’ancien papier des années 60 a été conservé…
Si la BD s’ouvre sur l’été 2018, elle va nous ramener aussi à d’autres périodes : précisément en 1959 et en 1968. On a plaisir à y retrouver certains des personnages de 2018, sous un autre angle évidemment. La maison, quant à elle, est omniprésente. Personnage principal, elle garde les traces de la vie des habitants qui s’y succèdent. Lucette, la grand-mère de Julie aujourd’hui décédée, avait ainsi fait une promesse à Françoise, la fille des anciens propriétaires : ne jamais toucher au petit carré derrière le miroir…
Joliment dessinée, baignée dans des couleurs qui ne cessent de jouer avec les ombres et la lumière, La Maison de la plage compte 158 pages dont la lecture est un plaisir. Le temps étant laissé au temps qui passe, comme lorsque la toute jeune Françoise quitte pour la première fois la ville de Cachan à destination de la Loire-Atlantique, on flâne entre les images sans paroles et les bulles de texte qui finissent par nous ramener à la réalité. Un ouvrage fort et sensible, qui ne peut que s’imprimer dans notre mémoire de bédéphile.