[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#cf1d9f »]J'[/mks_dropcap]avais 28 ans, j’étais romantique et j’avais terminé quelques années auparavant mes études de littérature anglaise. Et voilà que sort sur les écrans un film racontant un épisode largement romancé de la vie de l’un de mes maîtres : Shakespeare in Love de John Madden.
S’il a parfois été boudé, voire décrié par la critique française, ce film reste pourtant une réussite et une référence dans le domaine des films consacrés à Shakespeare et à son œuvre. Populaire et grand public, ce film offre une reconstitution brillante et juste du Londres élisabéthain, qui sert de cadre aux débuts du futur grand dramaturge.
Au cours de l’été 1593, le jeune et prometteur William Shakespeare, criblé de dettes et harcelé par son commanditaire, promet de lui livrer bientôt une nouvelle pièce, Roméo et Ethel, la fille du pirate, dont il ne possède en fait que le titre. Pendant ce temps, la jeune et magnifique Lady Viola de Lesseps, qui vénère les sonnets de Shakespeare, rêve de devenir actrice, métier rigoureusement interdit aux femmes. Faisant fi des conventions, elle se déguise en garçon et décroche le rôle de Roméo.
Bien évidemment, Will découvre rapidement l’identité de la jeune fille et les deux jeunes gens tombent passionnément amoureux. Les rapports volcaniques de l’auteur avec sa muse lui inspirent une nouvelle pièce, Roméo et Juliette, les amants maudits, tandis que rivalités professionnelles et sentimentales viennent troubler cette relation passionnée.
Dans un jeu de miroirs complexe et constamment à l’œuvre, Shakespeare in Love séduit par sa reconstitution superbe et ses dialogues tout en finesse. Le séduisant et charismatique Joseph Fiennes et ses yeux de velours crèvent l’écran dans le rôle du tout jeune Shakespeare, qui le fit connaître et lui valut sans doute maintes déclarations enflammées !
Après La Dame de Windsor, John Madden livre ici une nouvelle fresque récompensée par sept Oscars, mazette, couronnant notamment son scénario, ses décors, ses costumes et la magnifique Gwyneth Paltrow, qui trouve en Lady Viola son plus beau rôle.
Entre bruissement d’étoffes, chuchotements amoureux et passions impossibles… un film enchanteur.