[dropcap]L[/dropcap]e premier album de Black Sabbath est un disque qui va changer radicalement la face du rock’n’roll, et ce, durablement. Basses lourdes, rythmique de plomb, imagerie sulfureuse, voix de farfadet pleurnichard, riffs surpuissants, tous les ingrédients d’un style majeur à venir, le heavy metal, sont d’ores et déjà en place.
Pourtant, pas un mot gentil dans la presse française de l’époque, mais un magnifique « un disque qu’on s’arracha parce qu’on n’avait rien à se mettre sous la dent (avec une) campagne de presse menée de main de maître (…) qui ne valait pas tripette, enregistré à la va-vite, bâclé » dans un grand magazine rock du moment.
Aujourd’hui, on s’accorde à dire que c’est justement ce sentiment d’urgence, ce dépouillement et ce détachement insidieux vis-à-vis du blues qui était omniprésent dans le rock des 60s qui a tout changé.
La France boudera le disque et ne se réveillera qu’au suivant. En Grande-Bretagne, il rentre au top 10 pour plusieurs mois. En un an, il s’en vendra 1 000 000 aux États-Unis. Une belle réussite pour une bande de jeunes lads issus du milieu métallo de Birmingham.
Même Lester Bangs trouva cet album à chier alors qu’il fera volte-face quelques années plus tard.