[dropcap]D[/dropcap]eux actes et deux ambiances pour l’œuvre de Bertrand Santini et Lionel Richerand L’Esprit de Lewis.
Lewis, un jeune homme anglais qui vient de perdre sa mère, s’isole dans la demeure qu’il a héritée de celle-ci avec en tête l’idée de devenir écrivain. Il a de grandes ambitions mais une fois sur place, l’inspiration manque cruellement. Heureusement pour lui, un fantôme féminin va lui venir en aide et surtout une histoire d’amour verra le jour. Une trahison aussi, qui continuera dans l’acte II et sera suivie d’une vengeance terrible ainsi que de la résolution d’un meurtre qui nous occupait depuis le premier tome.
L’Esprit de Lewis est une bande dessinée ou un roman graphique placé sous le signe de la littérature, et ce dès le début, avec un rappel d’une œuvre très célèbre :
30 novembre 1898. Cette nuit, maman est morte.
De même avec le prénom de notre héros pour continuer avec les références. Bertrand Santini s’amuse également à placer son petit chien de la série Gurty, mais ici représenté sous le nom de Tania. Une ressemblance si étonnante peut-elle être fortuite ?
Les décors gothiques de la maison où vivent Lewis et le fantôme féminin de l’histoire évoquent aussi d’autres références. Les dessins de Lionel Richerand présentent des lieux fabuleux et horrifiques à la fois, avec des détails très pointilleux qu’il convient de regarder attentivement pour en savourer tout le sel.
Ces deux tomes sont une magnifique réussite, mêlant le suspense à une histoire d’amour, de désamour sur fond de réussite littéraire, car si le héros de Santini se pique de devenir écrivain, il lui faut l’intervention magique du fantôme dont il tombe un moment amoureux. Sarah, elle aussi est amoureuse de Lewis et leurs échanges donnent parfois le tournis :
– Quelle nuit extraordinaire ! Je ne me suis pas sentie aussi heureuse depuis des siècles !
– J’aimerais passer tout ma vie auprès de vous
– Voyons, vous venez à peine de naître et moi, de mourir…
Si les références littéraires sont bien présentes, les auteurs s’amusent aussi à nous proposer quelques clins d’œil cinématographiques. Ainsi ce moment où Lewis, enfermé dans son bureau en train d’écrire, est dérangé par notre fantôme Sarah et ce dialogue qui en rappelle un autre :
– C’est une journée magnifique ! Que diriez-vous d’aller nous promener ?
– Sans façon, merci.
– Mais cela fait des semaines que vous restez cloîtré dans cette pièce ! Depuis quand n’avez-vous pas mangé ni dormi convenablement ? Vous ne vous nourrissez plus que de thé !
– Sarah, j’aimerais que nous ayons un semblant de vie normale ! Ainsi, lorsque ma porte est fermée, j’apprécierais que vous ne la traversiez pas comme bon vous semble. Nous savons que vous avez des problèmes de mémoire, mais pourriez-vous vous souvenir qu’une porte fermée à clé signifie qu’il est inconvenant de la franchir ? Sarah… Vous savez à quel point ce livre est important pour moi ! Allez-vous longtemps me harceler comme une enfant égoïste ? Je suis vivant, moi ! Je dois faire face à des astreintes ! À des servitudes ! Je dois me lever, me laver, manger, travailler ! Je ne dispose pas de l’éternité pour flâner sous la lune…
Si l’acte I se concentre sur le château de Lewis et sa rencontre avec Sarah et leurs amours, l’acte II nous conte les aventures de Lewis à Londres. Devenu écrivain à succès, celui-ci enchaîne les aventures et rencontre l’amour en la personne de Sybil. Mais l’esprit de Sarah n’est jamais loin et la mère de Sybil ressemble étrangement à quelqu’un que Lewis a bien connu…
L’Esprit de Lewis donne à lire un formidable diptyque. Rien n’est laissé au hasard ici. Jusqu’aux couvertures qui, elles aussi, fourmillent de détails et se complètent. Ainsi les dessins en forme d’anneau de Moebius sont éloquents, autant dans l’Acte I que dans le II.
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À la teinte vert clair de l’Acte I succède une teinte bien plus sombre qui correspond parfaitement à la tonalité des actes. Est-ce une bande dessinée, un roman graphique dont nous parlons ici ? Peu importe, L’Esprit de Lewis est une incroyable et magnifique réussite. Une de plus à mettre au crédit de Bertrand Santini avec l’aide de son comparse Lionel Richerand dont la grande qualité des dessins est à souligner.
Une œuvre à offrir à tous vos amis. Urgemment !
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L’Esprit de Lewis – Acte I et Acte II de Bertrand Santini et Lionel Richerand
Éditions Soleil – octobre 2017 et 2019
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Image bandeau : extrait de « L’Esprit de Lewis – Acte I » de Bertrand Santini et Lionel Richerand / Éditions Soleil