[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]N[/mks_dropcap]ous sommes en 1381, le royaume d’Angleterre est au plus mal. Les paysans sont ruinés et affamés, et le roi demande davantage d’impôts. La coupe est pleine pour bon nombre d’entre eux, ils en ont gros !
C’est ainsi qu’émerge la révolte des petites gens qui n’en peuvent plus et décident d’aller l’expliquer au roi. Enfin, surtout à ses conseillers car le roi est manifestement mal conseillé, mais doit forcément conserver un peu de bon sens.
Joanna est le personnage central : solaire, libre et sauvage, elle s’affranchit du joug de son mari qu’on lui a imposé pour défendre le bien de son peuple et exprimer sa colère. Beaucoup estiment qu’elle n’a rien à faire là, que la révolte est le fait des hommes uniquement. Mais Joanna pense qu’un révolté n’a pas de sexe, que chacun doit pouvoir prendre la route avec ses pairs, fouler la boue pour ses idéaux et marcher vers Londres pour changer le cours des choses.
Nous donner l’illusion que ce qu’ils font est normal et bon, parce que c’est dit, parce que c’est écrit. Mais nous apprendrons à lire, et nous écrirons l’histoire (et sur les murs le nom de ceux qu’on aime).
Dans Et j’abattrai l’arrogance des tyrans il est donc question de colère, de soulèvement d’une masse grossissante et d’énergie collective. C’est aussi un beau texte féministe. Mais il est encore plus que ça, car le premier roman de Marie-Fleur Albecker est aussi un écrin de drôlerie et de cynisme : de nombreux anachronismes se glissent dans le texte et floutent l’espace temps. Il est intemporel et universel. On pourrait aller jusqu’à parier que s’il avait été écrit quelques mois plus tard, quelques gilets jaunes se seraient glissés dans le texte…
Comme une friandise, on se délecte de ce premier roman de Marie-Fleur Albecker et on espère que ce n’est qu’un début !
Et j’abattrai l’arrogance des tyrans de Marie-Fleur Albecker
paru aux Editions Aux Forges de Vulcain, Août 2018