Geese
3D Country
Partisan Records / PIAS
23 juin 2023
Révélation 2021 avec l’excellent Projector, les 5 jeunes new-yorkais de Geese, à savoir le charismatique chanteur Cameron Winter, le batteur Max Bassin, le bassiste Dominic DiGesu et les 2 guitaristes Gus Green et Foster Hudson, font leur retour sous les projecteurs à l’occasion de la sortie de leur second album intitulé 3D Country.
Si leur début, à coups de titres imparables comme Low Era ou Disco, les avait inscrits dans la mouvance post-punk actuel quelque part entre Black Midi et Squid, 3D Country les voit prendre une toute autre direction, à la fois indie rock et country, comme si le groupe, à l’image du titre de l’album et de la pochette, avait cette fois-ci plutôt lorgné du côté de l’Amérique profonde que de la lointaine cousine anglaise pour composer les 11 titres de cet étonnant disque.
C’est sans doute la raison pour laquelle Geese a sollicité le costaud James Ford (Arctic Monkeys, Shame, Depeche Mode) en lieu et place de Dan Carey pour assurer la production d’un disque qui vise crânement les sommets !
L’explosif morceau d’ouverture 2122 va peut être donner des boutons de chaleur aux fans de la premier heure, mais les plus curieux vont, quand à eux, se demander pendant des heures comment un groupe aussi jeune peut aussi pondre des titres pareils qu’on aurait tout aussi bien imaginé dans l’escarcelle de Bowie que des Stones période Exile On Main Street.
C’est en effet un groupe bravache, ambitieux et foutrement doué qui se présente à nous, porté par l’incroyable voix de Cameron Winter, capable de toutes les audaces, surtout quand elle est soutenue par des chœurs féminins sur 3D Country ou Cowboy Nudes, Geese passe ainsi des caves glauques d’un New York underground aux lumières de Broadway, ça brille de milles feux et ça en met plein les mirettes.
3D Country se poursuit avec des morceaux gonflés, survitaminés sur lesquels les 5 jeunes gens se tirent superbement la bourre, du puissant I See Myself au fascinant Tomorrow’s Crusade en passant par le génial Undoer, fourmillant d’idées, d’audaces et de n’importe quoi .
C’est en effet parfois casse-gueule, à la limite du ridicule mais Geese s’en sort toujours superbement, l’alchimie du quintet et le savoir faire de James Ford font le reste et notre bonheur, nous livrant sur un plateau un disque qu’on crève déjà d’envie de le voir présenté sur scène.