[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l est enfin là, le Soleil De Tokyo. On n’y croyais plus, on craignait même ne Jamais recevoir cette galette, Perdue quelque part au fond de La Loire. Puis la bonne nouvelle enfin, quelques Exemplaires sur le chemin, partis d’un Paradis Perdu nous arrivent tels des missives Secrètes. Aucune impression de Déjà-Vu, la première écoute nous éblouit, Imagho est de retour avec son nouvel album qui nous accompagnera Chaque Saison, un Incendie perpétuel.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]utre l’exercice un peu vain quoique jouissif de citer en introduction les 9 titres de cet album, c’est bien en effet du jamais vu, ou devrais-je dire du jamais entendu, pour les fidèles fans d’Imagho que nous sommes puisque Jean-Louis Prades chante pour la première fois et de fort belle manière le bougre.
Imagho existe depuis maintenant 20 ans, 8 albums au compteur, dont les merveilleux Nocturnes, Inside Looking Out ou Meandres, sur lequel il démontrait ses immenses qualités de guitariste sur les traces d’un John Fahey ou Fred Frith. Nous avions d’ailleurs insisté sur sur son talent à la six cordes à l’occasion de la sortie sous son propre nom de -REVERSED- …milles pensées à Esther au passage.
Sur Soleil De Tokyo, Imagho pose enfin des mots mi-chantés mi parlés sur sa musique, quelque part entre un Mendelson apaisé et un Michel Cloup solaire. JL Prades a enregistré, composé et joué de tous les instruments pour ses neuf chansons entre 2013 et 2015 avant de les confiés aux mains expertes de Grégory Aliot pour le mixage et Frederic Alstadt pour la masterisation.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]E[/mks_dropcap]ntre ombres et lumières, Imagho nous entraîne vers le soleil à pas comptés, joue sur le contrastes, la guitare se fait tendre (splendide Déjà-Vu !) ou incisive, les synthés fugaces. JL Prades cherche et trouve la clarté, prend le temps d’installer son univers, comme une longue et belle ballade à la destination inconnue, j’aperçois ta démarche cadencée, tes petits pas serrés sur Secrètes, On marche 2 par 2 dans la poussière sur L’Incendie.
Dans la lignée du Dominique A de Remué, Imagho semble traverser le quotidien, (appuyé contre la fenêtre je regarde le paysage qui défile sur Déjà-Vu) avec un mélange de surprise distanciée et de profonde tristesse, Perdue, L’Incendie ou La Loire comme si le monde n’était pas tout à fait le sien (illusion de solitude…je pars à la dérive sur Exemplaires) et défilait incompréhensible sous ses yeux.
Ces textes donnent une nouvelle dimension au projet Imagho mais n’atténuent en rien l’immense musicalité du bonhomme, certes moins expérimentale que sur ses œuvres précédentes, chaque note est juste, chaque instrument parfaitement choisi et nous renvoie aux délices de Méandres ou Inside Looking Out. Avec ou sans mot, la guitare de JL Prades sait nous faire pleurer, les paroles ne font qu’accentuer son message.
Soleil de Tokyo brille de milles feux, à la fois splendide et inquiétant, Imagho fascine et envoûte, JL Prades a trouvé sa voix et nous touche en plein cœur.
Soleil De Tokyo est disponible sur le bandcamp du label marseillais 03H50 depuis le 16 juin.