Livre polémique puisqu’il s’agit d’un témoignage de Jean-Louis Fournier sur sa fille et ses sentiments envers elle.
L’auteur continue -après un livre sur ses deux enfants handicapés, un autre sur la perte de sa femme- à raconter sa vie, ses bonheurs et ses malheurs.
Sa femme et ses deux garçons n’ont pas pu répondre. Sa fille, elle, le peut et l’a fait. D’où la polémique.
Difficile d’ailleurs de rester insensible à la souffrance de cette femme qui voit une partie de sa vie dévoilée ainsi.
Fournier ne fait pas semblant. Il dit son amour, oui, c’est vrai. Mais c’est surtout un amour d’avant. Un amour qui a laissé place à du ressentiment. Presque constant.
Sa fille a changé, elle n’est plus comme avant. Elle a rencontré l’amour. Et l’homme dont elle tombe amoureux l’amène vers Dieu. Elle s’y perd pense son père. Elle y revit dit-elle.
Le compagnon de sa fille en prend souvent pour son grade, lui que Fournier n’appelle que « Monseigneur ». Il ne répond pas.
C’est avec un sentiment de malaise croissant que j’ai lu ce petit livre. Les trois dernières phrases écrites par la fille à qui le père laisse une sorte de droit de réponse accentuent encore ce sentiment.
Les qualités littéraires de ne suffisent pas à gommer cette impression de lire quelque chose ressemblant à un déballage qui méritait peut-être de rester privé ainsi que le souligne malicieusement sa fille : « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un père qui offre sa fille au monde entier après l’avoir défigurée ».