J’avoue, quand j’ai lu sur le blog de Jean-Claude Mourlevat, il y a quelques mois, qu’il travaillait à un nouveau roman animalier, j’ai frissonné de plaisir.
Une fois ce Jefferson terminé, j’ai ressenti une petite déception. Laissant passer quelques jours, je l’ai relu. Finalement, il n’est pas si mal ! Ma déception première venait sûrement du fait que j’attendais un nouvelle aventure à la Cornebique. Non, nous en sommes loin. Le propos ici est bien plus sérieux et si Gallimard Jeunesse propose ce roman à partir de 9 ans, il faudra que les jeunes lecteurs fassent attention à certaines scènes qui peuvent les gêner.
Jefferson est un jeune hérisson, plein de joie de vivre. Il habite au pays des animaux avec tous ses camarades et notamment son grand copain, le cochon Gilbert. Un matin, notre hérisson se rend chez son coiffeur et découvre celui-ci assassiné, une paire de ciseaux plantée dans le cœur. Malheureusement pour Jefferson, il veut aider son ami en retirant les ciseaux. La girafe qui piquait un petit roupillon en attendant d’être coiffée, se réveille à ce moment et hurle de peur. Jefferson, paniqué, prend la fuite. Une longue fuite qui va l’amener jusqu’au pays des humains avec Gilbert pour l’accompagner.
Une enquête policière qui avance petit à petit. Des personnages sympathiques, d’autres vraiment méchants et des découvertes sur le monde des humains qui feront frémir nos héros animaux. Voilà ce qui vous attend dans ce nouveau roman de Mourlevat.
Ah oui, j’ai oublié de vous dire, chez Jean-Claude Mourlevat, les animaux parlent ! Ils ont des portables et donc, pour leur malheur, vont chez le coiffeur. Mais pour leur bonheur, ils sont amoureux, aussi, parfois.
Ces 250 pages ne me font pas oublier Cornebique mais pour un polar destiné à la jeunesse, elles font leur effet. L’aventure de Jefferson, les rebondissements, l’amitié et l’entraide qui semble naturelle aux animaux rendent ce livre très vivant.
Et puis, Mourlevat parlait d’un engagement de sa part, pour la première fois, dans ce livre. En le découvrant, j’ai beaucoup pensé à un livre auquel Jefferson fait un petit peu écho : Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message. Effectivement, Mourlevat s’engage sur un sujet très sensible, à travers son personnage Gilbert qui assiste à des scènes très dérangeantes. Dénonciation, oui mais de quoi? À vous de lire ce Jefferson pour le savoir.
Bonjour, cher Gringo Pimento. Et merci d’avoir chroniqué mon « Jefferson » ! Merci aussi de l’avoir lu deux fois !
Quelques petits commentaires .
Pour retrouver « La balade de Cornebique », le mieux c’est… de relire « La balade de Cornebique ». De mon côté, j’essaie toujours d’écrire des choses différentes, nouvelles. J’aime surprendre et être surpris.
Oui, je sais bien que certains jeunes lecteurs (et certains parents) seront troublés à la lecture de ce petit roman. Eh bien tant mieux. C’est pour la bonne cause.
Bien amicalement.
Jean-Claude Mourlevat
PS : Ah oui, c’est pas une girafe, c’est une chèvre ! Il n’y a que des animaux de chez nous.
Bonjour M. Mourlevat,
merci beaucoup pour votre message.
Vous allez rire: je suis allé vérifier que c’était bien une chèvre. Effectivement, vous avez bien sûr raison. Je me demande comment je me suis débrouillé pour la transformer en girafe. D’autant qu’en vous lisant ici, ma première réaction a été de me dire que vous vous étiez trompé. J’espère que vous accepterez mes excuses.
Pour Cornebique, je le retrouve souvent. Au moins une fois par an, parfois même deux car je le lis aux enfants de ma classe et ils en redemandent. Personnellement, j’y trouve à chaque fois de nouvelles choses. Mon livre préféré de littérature de jeunesse (avec « Le Yark »).
Enfin, nous sommes d’accord pour la bonne cause. Mais j’avoue appréhender le moment de ce passage avec ma classe…
J’attends (déjà) avec impatience votre prochain ouvrage.
Amicalement.
Gringo Pimento