[dropcap]P[/dropcap]rofitez bien de la première partie de ce livre, enjouée, légère, émouvante, aérienne. La deuxième partie est un contre-pied étonnant et perturbant.
Lucile, Antoine et Tom sont une fratrie unie, solidaire, dans les bons moments et les mauvais, ils se parlent vrai, ils s’entrechoquent parfois mais ils sont présents les uns aux autres. Chacun est décrit dans sa vie de famille, d’une façon qui m’a souvent rappelée Agnès Martin-Lugand, simple et profonde à la fois.
Pourquoi le premier réflexe d’un enfant lorsqu’il trouve une plume est-il de souffler dessus comme un pissenlit ? A croire que son destin est de prendre l’air.
Auteur
On a souvent envie de faire partie de leur famille, on les envie de certains traits de caractère. Leurs parents très présents amènent un ton plus mature à ce récit, comme un rappel à une réalité : la vie passe trop vite. Tom, le protagoniste principal, est un jeune homme bien ancré dans sa génération, il se pose mille questions sur son parcours professionnel, et petit à petit essaie de se faire confiance et de trouver sa voie : la musique. Tom est musicien, depuis tout petit, ses parents en sont témoins, mais il a grandi et s’est éloigné de son rêve. Aujourd’hui, Tom cherche à se rapprocher, maladroitement, de cette passion, pour en vivre, en faire son métier. Il est soutenu par sa sœur, qui le voit comme un véritable auteur, et l’encourage patiemment.
La vie personnelle de Tom est elle aussi hésitante, et on ressent beaucoup de tendresse pour cet homme qui devant une femme, s’émeut. Un coup de foudre, un véritable coup de foudre. Souvenez vous de ces mots : le coup de foudre. Quand l’amour entre dans notre cœur d’une façon soudaine et certaine. Alors pourquoi utiliser ces termes de coup et de foudre, inscrits dans le registre de la douleur ? Souvenez-vous pour plus tard… Tom tombe éperdument amoureux de la fille qui conduit le chasse neige dans ses contrées familiales. Sa recherche de cette fille est charmante, il erre, hésite, n’ose pas, puis se lance. Et ils se trouvent, passionnément, ils s’aiment. L’écriture de Fabrice Capizzano parfois naïve, nous charme et nous emmène sur leur chemin d’amour naissant. Fabrice Capizzano écrit comme il parle, alors on l’écoute, on lui fait confiance, et on apprécie cette jolie histoire amour. Mais ça c’est le début, la première partie, douce et légère.
La deuxième partie du livre est dure et cruelle, comme un coup de foudre. J’ai longuement hésité à préciser le contenu de cette deuxième partie, mais j’ai choisi de vous laisser à cette découverte. Je ne peux faire de parallèles avec des histoires bien connues sans vous gâcher la suite du récit. Mais sachez que cette lecture vous posera certainement question, comme à moi. J’en ai voulu à Fabrice Capizzano de m’avoir fait aimer Tom. Je n’avais plus envie, moi non plus, d’aimer cet homme là, qui n’était plus si charmant. Puis je me suis questionnée sur ma propre capacité à aimer l’autre, entièrement. Comment aimer sans décomposer l’autre ? L’amour dans un couple, l’amour filial, l’amour d’un frère sont imprégnés de teintes et de contours différents. La force de ce récit se terre ici, dans la capacité de Fabrice Capizzano à nous mener vers un homme complexe et à nous interroger sur nous mêmes : qu’aurais-je fait en tant que sœur, mère, compagne ? Fabrice Capizzano nous permet de nous positionner sur différents plans, de nous décaler de nos premiers réflexes. Belle prouesse d’écriture, quand on connait le sujet profond de ce livre.
Les remises en question permises par l’écriture Fabrice Capizzano sont perturbantes, et c’est bien pour cela qu’il faut lire La fille du chasse-neige. Le lire et surtout en échanger avec ses proches, pour se voir grandir.
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La fille du chasse-neige de Fabrice Capizzano
Au Diable Vauvert, août 2020
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Image bandeau : Crédit de l’éditeur Au Diable Vauvert