Gerry Conway, le héros du précédent livre de Liam McIlvanney, Les couleurs de la ville est de retour en tant que journaliste.
Là où vont les morts n’est pas précisément une suite. Ce nouveau roman peut se lire indépendamment du premier. McIlvanney a l’intelligence de faire un petit point sur la vie de son héros, son divorce, sa décision de revenir à son travail de journaliste après s’être fait proprement viré. Son journal va mal, les lecteurs sont de moins en moins nombreux, son ancien assistant est devenu star à sa place et Conway n’a plus les honneurs de la Une.
C’est dans cette situation et dans un combat politique entre les partisans de l’indépendance écossaise et ceux qui veulent le non au futur référendum que Conway va se remettre à fouiner pour dénicher un nouveau scoop.
Glasgow va aussi mal que son journal. Pourtant la ville s’apprête à accueillir les jeux du Commonwealth. Un bien ou un mal ? En tout cas les marchés de la construction des stades sont lancés et la concurrence fait rage.
Dans cette ambiance délétère, Conway va tout faire pour découvrir la vérité sur un meurtre qui vient d’être commis lors d’un match de football et aussi le sur le possible suicide d’un de ses amis. Suicide, meurtre ?
Conway hésite, mais il mène l’enquête. L’épouse du mort le lui a demandé.
McIlvanney nous entraîne dans les bas fonds de Glasgow, sur les terrains gras de football de division inférieure, sur les traces des truands et des magouilles politiciennes.
Là où vont les morts est un formidable polar noir, sans concession aucune sur l’ambiance d’une ville à la dérive où les policiers sont dépassés, où les truands ont pris le dessus et savent manipuler, parfois policiers, journalistes ou même hommes politiques. C’est aussi un beau témoignage sur le métier de journaliste, les enquêtes qui ne mènent à rien, les risques parfois pris pour protéger une source et aussi les paris faits pour aider la police.
Là où vont les morts de Liam McIlvanney, traduit de l’anglais par David Fauquemberg, paru chez Métailié Noir, mai 2015