Cette année, Avignon a été chahutée, émue, touchée, par la pièce Le Nazi et le Barbier jouée par David Nathanson, de la Compagnie parisienne Les Ailes de Clarence.
Cette pièce, adaptation du roman de Edgar Hilsenrath, a été irréprochablement mise en scène par Tatiana Werner. Le comédien y bouscule les convenances, y livre l’indicible. Il conduit notamment son personnage central, Max Schulz, au passé équivoque et monstrueux, à confier le pire… Ce jeune et efficient nazi, ira jusque voler l’identité de son ami d’enfance juif, pour réchapper au statut de criminel de guerre. Il semblerait que sa folie le sauve de la justice, mais au creux de ce monstre impitoyable, se lit en filigrane une peur aussi grande que l’inhumanité des guerres.
Il y a au cœur du jeu de David Nathanson, un CRI profond et violent. Celui du devoir de Mémoire. Celui qui lacère et défi les guerres et conflits d’aujourd’hui.
Le jeu d’acteur est au service d’un fond crucial, insoutenable mais indispensable à transmettre. Cela, pour avant tout, ne jamais oublier.