[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#dd3333″]D[/mks_dropcap]ébarquant dans la littérature pour adolescents d’une manière fracassante et ambitieuse, Marie-Lorna Vaconsin est l’auteure du Projet Starpoint et nous livre le premier tome de la trilogie : La fille aux cheveux rouges, publié chez La Belle colère.
La fille aux cheveux rouges commence par une histoire banale de lycéens et d’amitié. Pythagore, 15 ans, fils d’une professeure de maths et d’un chercheur dans le coma, est le meilleur ami, depuis des lustres, de la belle Louise, fille du concierge du lycée. Ils sont inséparables, partagent tout et n’ont aucun secret l’un pour l’autre.
Cette année, Pythagore rate la rentrée pour une sombre histoire de gastro. Deux semaines plus tard, il revient plus ou moins en forme et a l’impression d’avoir été absent pendant de longs mois : Louise n’est plus la même, elle l’évite et passe son temps avec une nouvelle qu’il n’avait jamais vue jusqu’alors. Cheveux rouges, look improbable et charme indéniable : il s’agit de la mystérieuse Foresta Erivan.
Distantes, souvent en retard en classe, essoufflées et manifestement la tête ailleurs, les deux nouvelles amies intriguent le jeune homme. Il est clairement exclu et ne comprend pas pourquoi. Louise l’évite et ne lui dit que des banalités auxquelles il n’est pas habitué.
Hésitant entre la curiosité et la résignation, Pythagore tente de reprendre sa vie de lycéen et de combler son retard. Jusqu’au jour où la fameuse fille aux cheveux rouges vient lui demander de l’aide : Louise est coincée et en danger dans l’autre monde…
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#dd0808″]C[/mks_dropcap]’est là que le roman bascule : un univers nouveau et fascinant s’ouvre à nous. Pour y parvenir, il faut allier une dose de pectine bleue, un savant jeu de miroirs et une dose parfaite de vibrations. Là, le monde s’articule autour d’une rivière où les êtres ont le sang bleu.
Pythagore et Foresta déboulent dans ce monde où la terreur règne : batailles de territoire et surtout, un être vil qui s’attaque aux jeunes femmes et dépose leur cadavre sur la plage. Il faut sauver Louise au plus vite, elle qui s’est aventurée dans le lit de la rivière jusqu’à l’autre côté, inaccessible pour les autochtones.
Commence alors une succession d’aller-retours entre le monde réel et l’autre, faisant monter en pression l’angoisse du lecteur et l’obligeant à dévorer les pages pour aller plus loin. Le contraste entre les deux mondes est saisissant, tant les préoccupations de nos adolescents sont différentes. Et pourtant, entre complot et machinations dans le milieu scientifique, détresse de la mère de Pythagore et histoire de Gilles de Retz qui flotte dans l’air, le « vrai monde » n’est pas de tout repos.
« Pythagore bouge, il se sent comme dans l’eau, en apesanteur ; il ressent le mouvement d’infimes vibrations tout autour de lui.
Foresta attrape le battant et le fait pivoter tout doucement. Un souffle doux les enveloppe, une brise qui les caresse et les pousse.
Dans le reflet de la vitre, se dessine une perspective.
C’est le passage dévoilé par l’angle mort. »
Le bouquet final est digne des plus belles sagas romaines, clôturant ce premier tome avec panache. Le temps de reprendre son souffle est bienvenu, en attendant le deuxième volume de cette trilogie très prometteuse.
Le Projet starpoint, La fille aux cheveux rouges de Marie-Lorna Vaconsin publié aux éditions La Belle Colère, Mars 2017.