[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]u vu du pedigree des quatre musiciens de MIEN, nous pourrions rapidement parler de super-groupe, même si ce vocable a tendance à être mis à toutes les sauces de nos jours.
À l’écoute de MIEN, l’album, on a plutôt tendance à penser que ce qui devait être présent dans le studio d’enregistrement c’était la beuh qu’on imagine en quantité non négligeable tant tout cela sent bon l’atmosphère enfumée du psychédélisme des 70’s.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’aventure de MIEN commence par une rencontre en 2004 et qui nous donne ce premier album en 2018. Vous allez donc me poser la question : pourquoi sitar ?
En effet, outre un désopilant jeu de mot fort habilement placé, MIEN est né de la rencontre de Rishir Dhir, joueur de sitar (entre autres) au sein d’Elephant Stone et The High Dials avec Alex Maas des fabuleux The Black Angels, au sein duquel il lui arrive de jouer de cet instrument au son si reconnaissable. Rishir Dhir d’ailleurs joua sur scène avec les anges noirs mais cette fois-ci en tant que bassiste.
Le groupe se complète par d’autres têtes bien connues, puisque l’on retrouve le bassiste de The Horrors, Tom Furse et John Mark Lapham, l’excellent claviériste des trop méconnus The Earlies.
Lapham a également collaboré avec Micah P. Hinson pour un seul EP, Lights From The Wheelhouse, petite merveille à découvrir, si vous étiez passés à côté lors de sa sortie en 2006.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e sitar de Rishir Dhir ouvre les premières notes d’Earth Moon et c’est immédiatement un épais nuage de fumée qui semble nous envahir. Le nuage semble d’ailleurs s’épaissir au fil des morceaux de plus en plus léthargiques, comme si le groupe avait enregistré dans la continuité, jusqu’à épuisement total des stocks pour une reprise de Earth Moon à 2 de tension, bonne nuit les petits.
L’album paraît à la fois un condensé du style réciproque des quatre musiciens, mais également une tentative d’explorer de nouvelles voies sur lesquelles l’électronique s’invite avec force au banquet psychédélique.
Le disque part fort, après Earth Moon, c’est en effet Black Habit qui déboule, une basse énorme, la voix d’Alex noyée sous une tonne d’effets et une descente en enfer au pas de charge. Ne vous fiez pas à la jolie pochette colorée, chez MIEN, le psychédélisme est noir, très noir.
(I’m tired of) Western Shouting pourrait donner le change aux meilleurs titres de The Black Angels, alors que Lapham semble prendre la main sur le tordu You Dreamt.
L’instrumental Other et le très haut perché Hocus Pocus (I Feel So High chante l’ami Alex, hum hum..) nous plongent dans un bain d’huile bouillant et expérimental, quelques clochettes lointaines pour célébrer nos jouissives souffrances.
Le sitar de Ropes viendra penser nos plaies pour une fin d’album toujours aussi cosmique, sur les lointaines traces de Silver Apples ou de Jefferson Airplane, qu’on embarquerait sous les spotlights violents des pistes de danse, histoire de jeter ses dernières forces à l’écoute d’Echolalia ou Odessey.
MIEN nous offre là une très jolie démonstration de rock psychédélique, tout en réussissant à y glisser quelques nouveautés bienvenues. L’alchimie des quatre gaillards fait plaisir à voir, il leur a peut-être fallu plus d’une dizaine d’années pour conclure ce premier disque mais le résultat est à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer.