[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#3b603f »]L[/mks_dropcap]a musique du duo rennais Nezumi (& Fox) est de celles qui vous embarquent dans des combinaisons à la fois acides et sucrées. Difficile de cibler le genre. Forcément, il me vient à l’esprit des distorsions éparses, des nappes synthétiques porteuses de rêves, un chant aussi mélodique qu’inspiré.
Ufocatcha qui nous arrive sur Terre fait suite à un premier EP sans titre réalisé en 2012. Le renard et la souris auront donc pris leur temps pour peaufiner la suite de leurs aventures, la tête le plus souvent du côté du Japon.
Sans aucune flagornerie vaine, je peux vous assurer que leur nouvelle production est une parfaite réussite. Les six titres étant marqués par des ambiances qui captent immédiatement l’oreille. Bref, nul doute que les auditeurs charmés suivront de très près leurs futurs projets.
A mon grand plaisir et histoire d’en savoir un peu plus sur ce duo, Elsa et Franck ont eu la gentillesse de répondre à mes quelques questions. En voici le compte rendu pour Addict Culture.
En guise de carte de visite, pouvez-vous nous dire comment le duo est né, quel fut le déclic vis-à-vis de votre projet ?
Déjà on vit ensemble et même avant ça on a toujours baigné dans la musique. Moi j’ai toujours plus ou moins écrit des morceaux dans mon coin et comme Elsa chante on a décidé de concrétiser tout ça. Surtout qu’on a la chance d’être entourés d’amis qui ont pu nous aider à le faire (Erik Arnaud, Stéphane Merveille)
Je suppose une belle satisfaction de voir la concrétisation de votre travail.
En effet, surtout que cela a dépassé nos espérances plutôt modestes au départ.
A l’écoute d’Ufocatcha, les composantes sonores sont multiples. Aussi bien traversées par le shoegaze inspiré de Slowdive que la new wave planante d’un groupe comme Cocteau Twins. Cette alchimie résulte d’influences particulières ?
On écoute beaucoup de post-rock et on sentait beaucoup plus ça dans nos premiers essais mais au fil de nos ré-écritures je crois qu’en effet mes premières amours des années 90 (shoegaze, noisy-pop) sont revenues inconsciemment.
Le nom du groupe Nezumi (& Fox) si je ne me trompe fait référence à un personnage de manga. On retrouve cette affection pour la culture japonaise également dans vos titres. C’était essentiel pour vous de concilier ce violon d’Ingres avec la musique ?
En fait Nezumi ça veut dire rat/souris en japonais et du coup le nom a été inspiré en grande partie par la pochette du 1er EP faite par Stéphane avant même les morceaux. En fait on ne peut pas y échapper, on est un peu « obsédé » par ça. Mais même si ça ne nous a pas influencé de manière directe dans notre musique, l’esprit ludique et léger de la pop culture japonaise nous a permis de trouver l’état d’esprit qu’on voulait mettre dans notre musique.
Donc aucun rapport avec le personnage de Numéro 6 ?
Pour Numéro 6, en fait non. On lit beaucoup de mangas mais pas celui-là.
Le fait de délivrer l’album par le biais du second microcircuit organisé par le label Monopsone, c’est un gros plus pour vous ?
Oui carrément ! Outre le côté fabrication, les envois dont on n’a plus à s’occuper c’est surtout l’intérêt qui nous est porté qui nous fait plaisir et surtout nous motive. D’autant plus que c’est un label que l’on connait et dont on appréciait déjà les artistes et l’esprit.
Avec le concept des 2 CD délivrés c’est aussi l’occasion de faire coup double.
Oui c’est un super concept de diffusion large en permettant à des personnes qui n’auraient pas acheté le disque de découvrir les artistes de cette collection. Et c’est encore mieux pour une première sortie de faire partie d’une démarche originale comme celle-là.
Le visuel semble prendre une place très importance dans votre univers, de l’artwork (confectionné par Stéphane Merveille) au clip de They’re Coming to Get Us, Dave (réalisé par Alice Khol).
En effet. Le fait est qu’on est très influencé par tout ce qui est visuel (cinéma, animé, photos, etc …). Il nous arrive même de composer directement en regardant des images. L’exemple typique est le morceau Fullscreen qui a été inspiré d’un documentaire.
Notre musique vient beaucoup d’images qu’on a vues et dont nous avons envie qu’elles soient aussi retranscrites de cette façon. Du coup, aussi pour l’artwork avec Stéphane Merveille ou le clip avec Alice Khol, on a une vision commune de tout ça donc une confiance totale qui fait qu’on aurait eu tort de se priver de leurs talents.
Notre devise chez Addict Culture est de donner l’envie. Avez-vous un livre, un disque, un film à suggérer à nos lecteurs ?
Ok mais en toute modestie alors et pour ne pas faillir à notre réputation on va faire que du japonais :
– pour le disque : « One Step More And You Die » de Mono (incontestablement notre groupe préféré)
– pour le film : The Taste of tea de Katsuhito Ishii
– pour le livre : n’importe quel roman de Ryu Murakami
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