[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e duo de Los Angeles No Age fête dignement les 10 ans de leur tout premier album avec la sortie de Snares Like A Haircut, soit une chouette collection de noise pop, quelques relents de garage punk de-ci de-là pour ne pas oublier la fougue de leur jeunesse sonique.
No Age vieillit bien et c’est déjà en soi une bonne nouvelle !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]À[/mks_dropcap] ma gauche, Dean Spunt, batteur chanteur, à ma droite Randy Randall, guitariste abrasif, au milieu un raffut de tous les diables : les deux zigotos démarrent No Age fin 2005, en pleine vague art punk californienne, suite à la fin de Wives, leur premier groupe qu’ils partageaient avec Jeremy Villalobos et Roy Tatum.
Ils sortent rapidement ici et là, et au compte-goutte, leurs tout premiers singles, qu’ils auront la bonne idée de regrouper sous l’excellente compilation Weirdo Rippers, qui prouvent que ces jeunes hommes ont de l’énergie, de l’humour (Every Artist Needs A Tragedy) et un son lo-fi, à faire passer Pavement pour Pink Floyd…
Avec quelques moyens en plus, ils sortent un premier album en 2008, le très noisy Nouns, sous haute influence Husker Dü qui aurait croisé les Animal Collective du début.
Everything In Between, ainsi s’appelle l’album suivant, sorti en 2010. Le disque est bon, très bon parfois même, et perpétue ce mélange de noise pop et de punk enrobé de shoegaze, voire même de drone sur quelques instrumentaux particulièrement réussis.
Dean et Randy prennent leur temps et se dispersent sur quelques projets parallèles. La suite n’arrivera donc qu’en 2013 avec An Object, album assez décevant, plutôt mou du genou, qui nous fera penser à l’époque qu’il était peut-être temps de les ranger au fond du placard, la fougue de la jeunesse ayant semble-t-il disparu.
C’est donc avec plaisir et étonnement qu’on se surprend à écouter leur petit nouveau Snares Like An Haircut, assez malin pour rappeler l’énergie du début mais également pour apporter quelques nouveautés bienvenues.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e disque oscille ainsi entre des petites bombes noisy fort gouleyantes tel l’inaugural Cruise Control, ou plus loin Popper et des morceaux plus longs et aérés, sur lesquels la voix monocorde de Spunt est mise en avant et surnage au dessus du chaos ambiant, comme Stuck In The Changer, digne du meilleur Superchunk, ou les deux morceaux qui clôturent en beauté l’album, à savoir Squashed et Primitive Plus, prometteurs pour la suite de leur aventure, en espérant qu’on n’attende pas cinq ans de plus.
L’album est dense et complexe, le mur du son à base de distorsions ne réussit pas à noyer des mélodies plus fines qu’il n’y parait. No Age est également toujours à l’aise dès lors qu’il se lance dans quelques expérimentations, à l’instar de l’hypnotique instrumental Snares Like A Haircut ou encore Third Grade Rave et son saxophone qui semble perdu mais courageux face aux flots sonores qui tentent de le noyer.
No Age semble monter en puissance tout au long d’un album qui gagne en consistance au fil des morceaux, pour au final nous offrir un bien beau moment de noise pop.