Sarah Lipstate est une jeune femme pressée. Depuis 2007, elle enchaine projets sur projets, mettant sa guitare aux services de Rhys Chatham, Glenn Branca ou Ben Frost entre autres. Composant également de la musique pour divers courts métrages, il lui reste également un peu de temps pour faire elle-même ses propres films. Bref, Sarah n’arrête jamais, je l’ai moi-même découverte lors de son court mais remarquable passage chez Parts & Labor pour leur excellent Receivers.
Dorénavant, elle officie sous le nom de Noveller, pour une musique instrumentale entre Drone et Ambient, où sa guitare se mèle harmonieusement à l’électronique. Elle nous propose aujourd’hui le superbe Fantastic Planet, soit son 7ème album en 6 ans (et encore j’en ai peut-être oublié !). Pour vous aider à situer son style et univers, je citerais des gens comme Aidan Baker, Carla Bozulich ou Ben Chasny.
Sur ces 9 titres qui composent ce Fantastic Planet, on a souvent cette impression d’arpenter le grand Ouest américain, à la fois ébloui par la beauté des paysages (le morceau d’ouverture Into The Dunes ou Pulse Point) mais toujours légèrement inquiet, une menace sourde planant au dessus de notre tête. La musique de Noveller est à l’image de sa magnifique pochette : éblouissante, avec tout ce que cela implique d’émerveillement mais aussi de risques. Chaque morceau semble prendre virages sur virages.
L’électronique prend parfois le pas comme sur l’hypnotique Sisters ou le post-rockien Rubicon, la guitare reprend toute sa place sur le somptueux The Ascent.
En version anglaise, La Planète Sauvage, le chef d’oeuvre de rené Laloux avait également pour titre Fantastic Planet. En connaissant l’amour de Noveller pour le cinéma et l’étrange, on peut y voir bien plus qu’un coïncidence tant les 2 œuvres présentent de points communs.
Fantastic planet est disponible depuis le 26 janvier chez Fire Records