Coup double aux éditions Rouergue en cette rentrée littéraire. Deux auteurs bien connus de la maison proposent leur nouvelle œuvre : Antonio Da Silva avec Sol et Pascale Quiviger avec La dernière saison de Sélim.
Deux livres qui s’adressent aux adultes, aux adolescents et pourquoi pas aux bons lecteurs du niveau de CM de l’école primaire. Sol fait un peu plus de 400 pages et La dernière saison de Sélim dépasse les 600. Deux livres au long cours donc. Pourtant, ils sont passionnants, l’un et l’autre. Ils m’ont happé. Je n’avais encore jamais lu ces auteurs. Pascale Quiviger, autrice du Royaume de Pierre d’Angle, quatre tomes tout de même avec deux personnages que nous retrouvons dans ce nouveau livre. Antonio Da Silva publie lui son quatrième livre chez Rouergue. Autant vous dire que la lecture de ces deux pavés m’a fortement titillé pour aller voir ce qui a précédé.
Mais revenons au présent.
La Nature prend une très grand place chez les deux auteurs. Une apocalypse a eu lieu chez Da Silva, le monde que nous connaissons à plus ou moins disparu et les survivants s’organisent comme ils le peuvent.
« En se concentrant suffisamment longtemps, elle distingua les contours de ruines colossales. Une forêt de fantômes faits de pierres et de briques qui s’acharnaient à rester debout malgré l’érosion. Elle comprit que depuis un moment, ils roulaient dans les restes d’une antique métropole. »
─ Antonio Da Silva, Sol
Certains le font mieux que d’autres. Un île paradisiaque est préservée, protégée, inaccessible en théorie et les habitants y vivent bien depuis des décennies malgré les nuages toxiques tous proches et surtout malgré les attaques des Karnis, les autres habitants de ce qui reste de la Terre. Ces Karnis vivent sous Terre et sont près à exterminer les Solariens. Une guerre interviendra entre les deux peuples. Comment sera-t-elle résolue ? C’est tout l’enjeu de Sol.
Chez Quiviger, nous avons une société matriarcale (on pense aux Reines d’Emmanuelle Pirotte) mais là aussi, ce n’est pas forcément pour le meilleur ! Des Divinités s’en mêlent, asservissent leurs habitants, une Apocalypse est annoncée via une prophétie et tout se met en branle.
« – Pourquoi moi, alors ? L’interrompit Malek.
L’interruption étonna Arash presque autant que l’absence de bégaiement. Il n’en montra rien.
– Toi, parce que ta réaction au temps d’aida semble indique que quelque chose est en train de s’y passer;
Quelque chose qui ressemble au Troisième Tambour de l’Apocalypse. L’Apocalypse, tu sais celle qu’on nous annonce depuis la petite école. Le Sultan croit qu’en t’éliminant, il éliminera aussi la suite des événements. »
─ Pascale Quiviger, La dernière saison de Sélim
Nous allons suivre le destin de quatre personnages résilients et combattants qui mènent le roman à toute allure, le poussant dans ses retranchements. C’est ici un mélange d’aventures de réflexions philosophiques sur la place de la Nature et des relations entre les humains.
À l’image de Sol, La dernière saison de Sélim se dévore. Le suspens est tout le temps présent dans les deux livres. Les thèmes développés par les deux écrivains tout au long de leur livre sont saisissants et passionnants.
Sol d’Antonio Da Silva et La dernière saison de Selim de Pascale Quiviger
Rouergue, Août et Septembre 2023