[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]vec Sauvagerie, Matthew Stokoe revient à ses premières amours. En effet, l’intrigue de son entrée en littérature, La belle vie, se situait déjà à Hollywood.
C’est un Hollywood assez différent cette fois, dans le sens où nous assistons à toutes les magouilles, les compromissions de certains acteurs ou producteurs pour arriver à leurs fins.
Mais finalement, là n’est pas tout le propos du livre.
D’abord, sachez-le, il faut avoir l’estomac bien accroché pour lire Sauvagerie. Le titre donne déjà le ton. Et le titre original, A colony of whores, est encore plus explicite. De héros positifs ici, il n’y en a point. Tous sont mouillés. Du pire psychopathe à celle ou celui qui désire se venger et qui ne s’embarrasse pas de morale ou de sentiments.
Meurtres, drogues, viols, mitraillettes, coups de couteau, inceste entre un père et sa fille puis, quelques pages plus tard, inceste entre une sœur et un frère, jumeaux violés pendant leur enfance, devenus fous, qui à leur tour violent avec l’aide de complices qui enlèvent de jeunes Mexicaines voulant passer en Amérique.
Il y a quelque chose d’assez jouissif à découvrir ces producteurs, anciens acteurs pornos, devenus célèbres, quasi prêts à tout. De plus, l’intrigue, assez alambiquée pour donner du fil à retordre au lecteur, propose une mise en abîme intéressante. Un scénario perdu, caché, qui une fois découvert s’avère essentiel et hautement dangereux pour certaines personnes tant il dit une vérité que beaucoup tentent de laisser cachée.
Si tout ce descriptif ne vous a pas rebuté, vous pouvez vous lancer dans la lecture de Sauvagerie. Car c’est un bon polar, certes très violent et dérangeant, mais aussi un polar trépidant, qui part dans tous les sens, n’épargne personne et surtout pas l’image d’Hollywood.
Partirez-vous à la découverte de ces secrets ?
Sauvagerie de Matthew Sotkoe, traduit de l’anglais par Antoine Chainas, Série Noire, Gallimard, mai 2015
Effectivement l’univers de l’auteur est assez violent, dans la lignée d’un Brett Easton Ellis. Hâte de découvrir ce nouveau roman, j’avais beaucoup aimé « La Belle vie » !