[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]’aurais tant voulu être juré d’un télé-crochet, avoir le plaisir d’écarquiller les yeux sur commande tel un camé sous speed. La jubilation de retourner mon fauteuil sous les vivats du public, devenir le Pygmalion d’une star en herbe …
Hélas, je cultive trop souvent mon blues de businessman blasé au point de compenser ma piètre frustration dans des comparatifs d’écoutes un poil éculés.
Pourtant, il m’arrive d’être véritablement happé par une musique qui me colle aux oreilles toute une journée, voire plus si affinité.
Une fois n’est pas coutume, c’est une voix qui me « condamne » au plaisir de cette dithyrambique bafouille.
Derrière cette agréable sensation se cache mon béguin pour le chant admirable d’Elodie de Freitas, membre de Starving Woodchucks (groupe ayant déjà à son actif un EP sorti fin 2015).
La formation a remis le couvert il y a quelques mois avec un nouveau format moyen intitulé White Fang, qui transpire d’une vive envie, chez ses auteurs, de développer des mélodies enchanteresses teintées d’une humeur indie-folk des plus attachantes.
Bref, contrairement à ceux dont j’enviais ironiquement la place dans mon propos initial, je viens ici avouer très sincèrement mon engouement pour les nouvelles compositions des poitevins.
Cinq titres qui invitent à se délecter à l’écoute d’une chanteuse qui, au-delà de son indéniable faculté à combiner force et limpidité, nous réserve une interprétation dont le ressenti, qui m’est personnel, pourrait rendre totalement jalouse ma chère épouse, si j’avais le culot de confier publiquement mon admiration pour l’intéressée.
Heureusement, ce n’est vraiment pas mon style de me fourvoyer face à un tel risque qui pourrait susciter son légitime courroux !
Dès les premiers effeuillements d’On The Moonlight’s Roads, le sentiment de sérénité qui prédomine est justifié par quelques diffusions de légèretés harmonieuses, sans que Starving Woodchucks n’efface de son tableau des montées d’adrénaline nourries de spleen et de grandeurs naturelles.
Le charme opère d’entrée et c’est une caresse pop stylisée qui prend le relais du côté de Varmahlíð, village islandais que je connais bien puisque lors d’un périple sur l’île des légendes j’avais eu le loisir de …
Désolé, je m’égare même si le lien à la nature est ici indéniable, c’est le cas d’ailleurs sur tout le recueil qui évoque les éléments comme autant de vecteurs d’inspiration.
J’aurais presque eu le toupet d’oublier les garçons de la bande (Antonin Deloffre, Frédéric Debert, Jean-Philippe Bérard et Aurélien Chestier) grâce à qui l’emphase peut s’exprimer à la lueur d’agréables tricotages cristallins, pour un rendu global pas si éloigné des humeurs lyriques des confrères émérites de London Grammar.
Voilà que je recommence à échafauder des parallèles alors que je devrais me cantonner aux hyperboles !
Quoi qu’il en soit, l’unité de ton est au rendez-vous avec d’autres délivrances aussi agréables à l’ouïe que peuvent être Mocking Bird ou North Star.
En clair, je vous recommande vivement de plonger dans cet univers soyeux et fort de promesses.
Pour le reste, merci de ne rien dire à ma femme !