Bon j’avoue, quand la Cheffe m’a dit d’écouter The Landscape Tape, j’ai eu quelques craintes. Heureusement que la Cheffe a insisté, je la cite : « Si, si, c’est un Marseillais installé à Nice qui chante sur une enclume derrière les barreaux »… J’avais bu (La Cheffe me force à boire), je n’avais pas bien compris.
La Cheffe, en tout cas, elle a toujours raison car il est très, très bon, ce Anvils and Rugs de The Landscape Tape, alias J. Chris Martin, jeune musicien du Sud de la France, soit le bout du monde pour un Nord-Finistérien (j’ai déjà trop chaud dès que j’arrive à Quimper). Trève de plaisanterie (je me suis promis de ne pas citer Coldplay….oups), redevenons sérieux car c’est un vrai très bon album dont je vais vous parler.
J. Chris Martin a fait ses 14 chansons tout seul comme un grand, chez lui (à Nice donc pour ceux qui suivent) avec les moyens du bord dans une démarche totalement assumée car de lo-fi, il en est ici question. Dès la 1ère chanson, The Anvil Song, nos pieds battent la mesure, on opine du chef, heureux d’être ici en présence d’un petit hymne lo-fi à la Sebadoh, les titres suivants comme Electrogenic, Now ou l’entêtant There’s a Devil Waiting me feront penser fortement à Swell, c’est dire l’excellence de ses influences. Pour rester dans nos frontières, on dira qu’on a rarement eu aussi bien depuis la grande époque des Thugs ou autres Drive Blind, ce qui ne nous rajeunit pas, ma brave dame. Lo Fi, noise, grunge, le jeune homme maîtrise parfaitement son abécédaire du rock indépendant.
La Deuxième partie de l’album, après les deux instrumentaux As Usual et The Ape Fakes Rape se fait plus calme, presque folk, mais un folk tordu à la Chris Knox (The Death Crawls) ou Daniel Johnston.
Pour un coup d’essai, c’est une magnifique réussite, J. Chris Martin, qui compose comme il respire, promet déjà la suite de ses aventures, on a hâte.
En attendant, allez faire un tour sur son bandcamp ou auprès de Wanton Wanker Records, le disque y est déjà disponible depuis quelques mois.