Parfois, sans s’y attendre, on se retrouve saisi par une chanson qui nous cueille, comme une tendre caresse ou une brise légère, une effluve discrète, un parfum intriguant. C’est indubitablement le cas, en ce qui nous concerne, de l’entêtante ritournelle dévoilée aujourd’hui par le jeune Thomas Monica, en prélude à un tout premier album, mystérieusement intitulé Le Paradoxe De L’Utah, qui a été réalisé par le britannique Ian Caple (grand maître d’oeuvre, entre autres, de l’incontournable Fantaisie Militaire d’Alain Bashung) et verra le jour en avril.
Portée par une guitare à la fois rêche et languide, dessinant des arabesques prenantes et chatoyantes sur une rythmique chaloupée et enivrante, la voix du chanteur déploie un spleen envoûtant, à la chair à la fois délicate et ferme, qui évoque autant les saillies mélancoliques d’Alain Souchon que la morgue mordante de Michel Cloup. Avec son jeu de mots angliciste, en forme de clin d’œil à double sens, et ses déambulations subtiles, du gris clair au gris foncé, comme autant d’élégants détours masquant un trésor d’humanité profonde et d’intériorité précieuse, Thomas Monica tient là un beau tube potentiel.
En effet, Faux Rêveur pourrait bien séduire les défenseurs d’une certaine chanson française « traditionnelle », au verbe fin et fier, comme les amateurs d’une pop gracile et sensible, qui ne se parerait des atours d’une modernité séduisante, dans son débit vocal aux variations vagabondes comme dans un arrangement précis et accrocheur, que pour mieux nous toucher droit au cœur.
Alors ce Thomas Monica, faux rêveur « à jamais », comme il le chante avec une fausse nonchalance attachante et doucement narquoise ? On vérifiera cela sur le long format à paraître le 18 avril prochain.
Mais vrai poète, là maintenant tout suite ? Pour l’heure, ou tout du moins pour les trois belles minutes de ce single prometteur, assurément.
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