Les trois canadiens de Timber Timbre (Taylor Kirk, Simon Trottier et la violoniste Mika Posen) reviennent avec leur Hot Dreams sorti aujourd’hui. Trois ans d’attente depuis leur Creep On Creepin’On mais l’attente valait la peine d’être vécue.
Cet album est probablement un des grands albums pop de l’année. Le trio maîtrise parfaitement son style et l’étend. On côtoie Elvis ou Morricone dans cette ambiance far-west où l’on accompagne notre esprit de cowboy égaré méditant au précipice du Grand Canyon.
La voix de Taylor Kirk nous interpelle toujours autant et amplifie l’intention de chaque morceau avec l’élégance d’un Nick Cave ou d’un Leonard Cohen. L’empreinte vocale de Taylor Kirk est telle que, dès ses premiers mots, aucune lutte en nous, nous nous laissons transporter dans ce voyage à travers les plaines d’un désert imaginaire. On aperçoit Clint Eastwood ou Charles Bronson à certaines intersections. Puis vient le carrefour avec le sublime titre Hot Dreams où Claudia Cardinale fait son entrée avec toute la sensualité qui l’accompagne.
C’est alors que Tarantino débarque avec son Résurrection Drive Part II, Kill Bill n’est pas loin.
Les deux titres, Run From Me et The New Tomorrow sont soulevés par des choeurs magnifiquement éthérés. Le dernier morceau, The Three Sisters, grâce à l’élégance de son saxophone, nous fait vivre une descente lascive au creux des sous-sols d’une Amérique sombre aux airs énigmatiques où il ne serait pas surprenant de croiser David Lynch.
Timber Timbre nous offre un album plus orchestré, à la fois angoissant, interrogateur et langoureux. Hot Dreams est à l’image d’un slow amoureux, langoureux suscitant également un spleen inexplicable qui s’impose viscéralement à notre intime. Bouleversant !
En écoute sur Spotify :
Disponible chez Pias dès aujourd’hui.
Dans le western de mes songes, ce serait plutôt Lilie Del Sol dans une élégante robe aussi noire que sa chevelure, qui entrerait en scène telle une apparition divine aux premières notes de Hot Dreams. Le résultat serait, à n’en point douter, tout aussi efficace que celui obtenu par la voluptueuse Claudia dans Once Upon a Time in The West. 🙂
Ceci dit, jolie chronique tout en clin d’œil et qui vise très juste. On aurait éventuellement aussi pu citer Bill Callahan ou parfois Howe Gelb (#6 & 7) pour le style du chant, mais c’est surtout la référence de Tindersticks qui je suis un peu surpris de ne pas trouver ici, tant pour la voix que pour le style d’une bonne proportion des titres de cet excellent album (d’ailleurs tu évoques justement l’ambiance BO et Tindersticks en a beaucoup produit).
Hot Dreams, le meilleur album sorti depuis début 2014 ? La question mérite d’être posée.