[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uand un album commence par ces paroles It Doesn’t Pay To Sing Your Songs, on peut se demander où on met les pieds, surtout quand l’album s’appelle Crab Day.
Tout est fait pour que cette histoire parte de travers, mais non, car cette journée du crabe, c’est juste l’idée de la nièce de Cate Le Bon pour remplacer le poisson d’avril.
Au lieu de faire des blagues, pourquoi ne pas plutôt dessiner des crustacés, hein oui pourquoi pas ???….bon, d’accord, la nièce est aussi folle que sa tante ou galloise, ce qui est à peu près la même chose. Vous n’avez rien compris à mon introduction ? Ne vous inquiétez pas, ça n’ira pas mieux en écoutant l’album !
[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]écouverte grâce à son compatriote Gruff Rhys, Cate Le Bon est née en effet à Penboyr, petite ville du Pays De Galles, un 04 mars, ce qui ne veut pas dire grand chose pour vous mais compte beaucoup pour moi, puisque moi aussi, un 04 mars, dingue, non ?….désolé je m’égare, mais forcément ça m’interpelle surtout quand l’une de ses nouvelles chansons s’appelle I Was Born On The Wrong Day…
Son 1er album Me Oh My est sorti en 2009, suivi par Cyrk et enfin Mug Museum en 2013. Entre temps, elle s’est installée à Los Angeles, donne un coup de main à Kevin Morby ou Willis Earl Beal avant de créer Drinks, projet mené avec Tim Presley, Monsieur White Fence pour un album Hermits On Holiday, un poil décevant, il faut bien l’avouer, sorti l’été dernier.
Nous voilà donc en avril 2016 et la sortie de ce quatrième album dénommé Crab Day. Enregistré en Californie avec Noah Georgeson et Josiah Steinbrick, déjà aux manettes de Mug Museum. Elle est toujours accompagnée de ses musiciens, gallois également, Huw Evans aux guitares et Stephen Black à la basse, alors que c’est Stella Mozgawa, la jolie batteuse de Warpaint qui assure aux baguettes.
[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n a déjà évoqué Gruff Rhys, le chanteur fou de Super Furry Animals, avec qui elle a collaboré au sein de Neon Neon, et c’est peu dire que leur univers est proche, c’est encore d’autant plus vrai sur cet excellent Crab Day.
On y retrouve en effet cette capacité à composer des mini mélodies jouissives et impétueuses mais qu’un grain de sable mystérieux vient systématiquement saborder. Leurs chansons pourraient être des tubes, mais on ne sait pas bien sur quel pied danser.
Après un « Un musée de la tasse » moins dingue et plus direct que les précédents, Cate Le Bon avec cette journée du crabe repousse le bouchon un peu plus loin mais toujours avec le même talent.
What’s Not Mine, le meilleur morceau du disque se niche en toute fin, 7 minutes sublimes d’une ritournelle enivrante, entre rires et larmes où la voix de Cate fait des merveilles sur une mélodie toute simple et ensorcelante comme si Kate Bush croisait Stereolab.
Avant ce petit chef d’œuvre, on aura eu droit à toute une collection d’épatantes chansons, de la superbe ballade Love Is Not Love au catchy Wonderful en passant par le post-punk à la Wire de We Might Revolve ou bien encore I’m A Dirty Attic, rappelant ces autres géniaux dingos gallois qu’étaient Gorky’s Zygotic Mynci.
Tordu, délirant mais superbement composé, Crab Day est une nouvelle pièce de choix dans l’univers décalé et fascinant de Cate Le Bon.
Si vous en pincez pour sa musique et ne connaissez pas de poissonnier disquaire, allez faire un tour du côté de Turnstile/Caroline International, c’est disponible depuis le 15 avril.
Bien barrée la mère Le Bon…