[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e 8 octobre 1986 marque la sortie dans les salles françaises de la suite d’Alien de Ridley Scott, la version de James Cameron de cette aventure monstrueuse : Aliens, le retour.
Date que le film partage avec son interprète principale, Sigourney Weaver, puisqu’il s’agit de son anniversaire. Celle qui a été Helen Ripley soufflait ses 37 bougies ce jour-là, et entrait encore un peu plus profondément dans les cœurs des spectateurs qui découvraient sa capacité de résistance à la pire des créatures imaginées, quasi impossible à éradiquer.
L’image de la femme Ripley prend une nouvelle couleur. Celle qui a su si bien se tirer de la situation de proie pourchassée, en confrontation directe avec la bête, est convoquée dans Aliens le retour sur un chemin bien plus guerrier. La compagnie qui l’employait lui réserve une surprise à son réveil d’une cinquantaine d’année en caisson.
Cette fois, l’équipage est une unité militaire, et le personnage de Ripley est expert, fort et dirige la compagnie à travers les méandres d’une colonie devenue poste d’incubation à grande échelle.
Dans ce barouf viril façon bidasses, Cameron a décidé de titiller la fibre maternelle de Ripley en incluant non seulement le personnage de Newt, petite fille elle-même survivante dans cette colonie que les aliens ont dévastée, mais aussi de la mettre en concurrence directe avec la mère de tous les aliens.
Alors voilà Ripley, terrifiée mais volontaire, en guerre contre un envahisseur sans pitié, prête à risquer sa vie pour une enfant innocente. On se souvient du face à face entre Ripley qui grimpe dans un exosquelette de chantier pour se battre au corps à corps avec l’alien qui menace la vie de Newt…
Il s’agit sûrement de l’épisode de la saga qui colle le plus à son époque, dans les décors, les machines, le délire militaro-macho mis en avant. Mais aussi celui qui donne une nouvelle orientation au personnage de Ripley, qui doit se défendre à la fois des hommes, du système et de sa propre capacité à être mère…
Sigourney Weaver a eu là une chance immense de pouvoir composer cette femme à la fois puissante et vulnérable, qui dame le pion à toute la représentation phallocrate d’un système qui ne cherche qu’à tirer profit d’elle… même Bishop l’androïde (Lance Henriksen), terrassé lui aussi, est forcé de l’admettre : « pas mal pour un humain« . Pas mal pour une femme ?
Saluons alors ces deux 8 octobre, celui de la découverte d’une Ripley inoubliable et celui de l’anniversaire de Sigourney Weaver, son interprète si douée.