[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e 15 Février dernier, Addict-Culture vous offrait sur un plateau, un « son du jour » où le fantôme de David Bowie traversait la clairière, aidé en cela par une timide mais sincère déclaration d’amour. Les lecteurs connectés pouvaient alors découvrir l’hommage du groupe Big Wool à la légende disparue quelques mois plus tôt.
C’est depuis le 2 Juin que le quintette angevin a mis le pied à l’étrier avec un album sans appellation, logé au sein du label Kutü Records. Huit titres concoctés par Guillaume Lechain (basse) Maxime Dobosz (chant + guitare) Nicolas Zambon (guitare), Baptistine Bariller (violon) et Vincent Lechevallier (batterie).
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]’emblée, l’impression de remonter le fil du temps: Home vous invite dans le salon d’un pop-rock aux inspirations 90’s mais gardant au final une audace intemporelle. Plusieurs références pourraient ressurgir de nos mémoires mais un listage trop long serait une tarte à la crème lancée face au vent violent. Imaginez-vous sur une terrasse inondée de soleil alors que la basse folâtre semble pressée d’en découdre. La seconde partie du morceau est un délice de montées profondes. Valeur ajoutée avec les cordes embellissant un retour chanté en pleine ascension.
Dans la foulée, les riffs tranchés d’Always Goes Wrong se pâment par le biais d’écorchures sur lesquelles un chant léger glisse en pleine harmonie calibrée. C’est taillé dans la roche avec un bel héroïsme et une forte verve mélodique. Une combinaison où les arpèges électriques s’autorisent le droit de fredonner dans un bain d’intenses passions.
Ce disque nouveau trouve, au fil des minutes, son éclosion dans l’expérimentation d’un patchwork sonore. Vérification directe d’une nouvelle appréhension identitaire dans les mesures sous hélium de Vanishing Point, titre qui surfe dans les mêmes mares que nos amis de My Bloody Valentine (époque primitive avant les mythiques déferlements sensoriels). Cette fois-ci, le shoegazing est si évident qu’il offre quelques plages contemplatives qui pourront nous débarquer sur le quai après un bon trip en apesanteur. Le grincement souple du violon sera là pour nous cueillir avec sa bonne dose de piment.
Sans transition, The Fall poursuit la culbute à l’aide d’un folk introductif habillement filtré dont on ressent en notre chaire tout le grain. Le leitmotiv des paroles joue avec les silences. Les amplis résonnent avec charme et décibels colossaux dans cette progression remplie d’adrénaline. Une véritable baffe pour les esgourdes que cette musique du réel qui nous téléporte à des milliers de kilomètres du sol. C’est un saxo qui vient appuyer la puissance de l’incantation, ce cri qui ne cesse de marteler :
« It’s a crown around my head »
“It’s a crown down my head”
Cette idée de chute, d’absence de contrôle transparaît chez Big Wool qui s’amuse à jouer au chat et à la souris avec l’auditeur. Illustration avec la dérivation touchante de Friends Again, ballade acoustique qui tranche avec l’électronique instrumentale d’Underwater, dont la courte durée et la structure viennent réfuter tout risque de catalepsie.
Il reste alors l’alternative interne, celle qui réside dans la mécanique parfaitement huilée de She. Le refrain ressort d’une voix de tête bercée par un rythme en demi-mesure, tandis que les couplets sont chuchotés dans un bruissement conférant à la mécanique des aspects finement ciselés, qui ne sont pas sans rappeler la ligne d’une indie pop-rock ultra raffinée (de Death Cab For Cutie en passant par The National pour ne citer que les plus illustres.)
Le mot de la fin (en attendant une suite) est laissé aux sifflements de Supertrigger, nappé d’un esprit hyper tranquille. Atmosphère détendue et filandreuse pour couronner de sa superbe, un album qui méritera diverses appréhensions pour ceux qui désireront en épingler toutes les richesses.
Bref, face à ces nouveaux ducs d’Anjou, vous ne pourrez que capituler. Votre abdication, comme la mienne, sera totale, irréversible mais pleine de plaisirs coupables.
Facebook – Bandcamp – Kütu Records
Bonjour, vous aviez publié un article sur nous pour la sortie du premier album
https://addict-culture.com/big-wool/
Nous sortons le petit frère le 1er Mai via echo orange.
voici le lien pour écoute en privé
https://soundcloud.com/bigwool/sets/simple-travels/s-mlCaA?fbclid=IwAR34XGygddluKZdzSet0PDBGtL4tNqQkuziV7KwzAAR7MXWsjyvebB8aPcg
Nous serions ravis, véritablement de pouvoir obtenir un article de la qualité du précédent.
Je reste à votre disposition