Blood Warrior, derrière ce nom, ne se cache pas un groupe de metalleux bardés de cuir et d’envies sanguinaires, non, mais un duo composé de Greg Jamie et Joey Weiss qui donnent plutôt dans le folk.
On connaît mieux Greg Jamie en tant que chanteur et guitariste de la tribu O’Death, auteur de 5 albums de folk gothique et d’alternative country depuis une dizaine d’années. Quant à Joey Weiss, il officie avec Super Monster. Des monstres, la mort, du sang… bref, vous l’avez compris les deux bonshommes ont définitivement renoncé à exprimer joie de vivre et bonne humeur. Blood Warrior en effet compose de tristes et mélancoliques folk songs à la Micah Blue Smaldone aux titres aussi évocateurs que Desolate Ways ou Falling Rocks. Après un premier album éponyme paru en 2011, les 2 musiciens de Portland reviennent avec Letter Ghost.
Leur folk est minimaliste et primitif, en lien avec la musique amérindienne et le folk roots américain, à partir de guitares désaccordées, harmonium, de légères percussions et quelques synthés de ci de là. Letter Ghost est un voyage dans la nature américaine, entre océan, montagne et désert, mais un voyage qu’on mènerait de la nuit la plus noire aux pâles lueurs d’une aube lointaine.
La voix de Greg Jamie est pure et fragile, charriant son lot d’émotions, les mélodies sont simples et poignantes et s’incrustent dans nos petits cœurs vulnérables. Les paroles ne sont que souffrances et poussières, amitiés et solitude.
De la sublime The Letter au dépouillé et poignant Ghost, on retrouve le meilleur du folk tel que Palace Brothers, auquel on pense beaucoup non seulement par le style mais aussi par les textes empreints de religions et de souffrance. Pour les amateurs du genre, on n’avait pas entendu aussi beau depuis les dernières œuvres de Tom Kovacevic et Micah Blue Smaldone et confirme que la scène folk de Portland reste toujours aussi vivace et talentueuse.
Letter Ghost est disponible depuis mai chez Immune Recordings