Des p’tits jeunes, un très grand monsieur et quelques aventuriers du son, les brèves n°45 ont plus d’un tour dans leur sac !
Stuffed Foxes – No Vacancy
Bandcamp depuis le 19 octobre
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Un an après un premier disque intitulé Float In The Moonsick Club, les 6 musiciens de Stuffed Foxes nous proposent la suite de leur aventure sonique avec No Vacancy, excellent EP 5 titres.
Originaires de Tours, les renards empaillés envoient sévère un rock psychédélique teinté de shoegaze sur de chouettes morceaux qui devraient en emballer plus d’un. En effet, le groupe n’a pas son pareil pour faire monter la sauce à coups de guitares incendiaires et de chants incantatoires.
On pense aux Warlocks ou A Place To Bury Strangers, Stuffed Foxes est particulièrement à son avantage sur de longs et intenses morceaux tels Did We Grow Up To Fell ou Horses, qui vous brulent les doigts et les oreilles et laissent à penser que le sextet doit être particulièrement à son avantage sur scène.
Mélodique et puissant, Stuffed Foxes nous fait une bien jolie révélation et oui, décidément, il se passe de bien belles choses à Tours !
Beachboy
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Sean O’Hagan – Radum Calls, Radum Calls
chez Drag City Records depuis le 25 octobre
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Il prend le temps, le père Sean O’Hagan, rendez vous compte, 29 longues années séparent son premier album solo de ce réjouissant Radum Calls, Radum Calls. Cet album tient donc du miracle et déborde d’une fraicheur que bien des jeunots pourraient envier à notre vénérable ami qui fête là dignement ses 60 printemps.
Pour nos plus jeunes lecteurs, nous nous permettrons de rappeler que Sean O’Hagan est un génial musicien irlandais commençant sa carrière musicale au sein des mythiques Microdisney en compagnie de Cathal Coughlan, qui nous fait le plaisir de partager le micro et sa splendide voix sur l’inaugural et merveilleux Candy Clock.
Il fit également partie de l’aventure Stereolab de 1990 à 1993, mais c’est en tant que leader des High Llamas qu’il mit en avant son amour immodéré pour Brian Wilson et composa quelques uns des plus beaux albums du monde, de Santa Barbara à Beat, Maize & Corn en passant par le génial Gideon Gaye.
Radum Calls, Radum Calls est un petit bijou de légèreté, l’ombre des Beach Boys planant toujours majestueusement sur les plus belles chansons du disque (The Paykan (Laili’s Song) ou On A Lonely Day (Ding, Dong)). Electronica, pop ou bossa nova, Sean O’Hagan tricote joliment son canevas entre insouciance et excentricité.
Subtil et délicat, Radum Calls, Radum Calls vous effleure comme une bulle de savon et finit par vous charmer, moment de grâce dans un monde de brutes !
Beachboy
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My Favorite Horses – Funkhauser
sorti chez La Centrifugeuse / Kuroneco depuis le 8 novembre
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Ce disque est tel un café serré avec la bonne dose ingurgitée histoire de supporter quelques heures d’insomnie. Il en faudra car My Favorite Horses revient avec un EP chanté en français, une nouvelle production qui ose certaines inflexions aux basiques trajectoires du rock indé. Vous y découvrirez une mécanique bien huilée dont l’enchevêtrement des strates nous invite au festin de Funkhauser dont le titre éponyme recèle le fracas de beats hypnotiques, un piano offrant une fausse issue de secours, des chuchotements obsédés… avant que l’électrification de l’édifice ne s’expose à quelques minutes de l’aube nouvelle.
Le quintette parvient sans difficulté à faire vibrer ses ondulations psychédéliques et terrifiantes, comme la B.O d’un thriller imaginaire (Comme Un Hôtel). Les réverbérations sont progressives et le récitatif amer clamé décuple le frisson ressenti dans la pénombre (Sur Une Journée Entière). L’embarquement sur un océan de plénitude mélodique s’en trouve perturbé, la destination finale s’avérant particulièrement enlevée.
Aux premiers abords, ce moyen métrage de 5 titres pourrait sembler anodin, il est en réalité pourvu d’une maitrise accomplie et chargée de sens pour ceux qui prendront le temps d’y tendre l’oreille.
Le fabuleuse pochette a été réalisée par Fabio Viscogliosi. La production de l’EP est l’œuvre de David Darmon
Ivlo Dark
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Memory Drawings – Phantom Lights
chez Sound In silence depuis le 1er Novembre
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La musique prend parfois de drôles de détours pour parvenir jusqu’à nos oreilles pourtant bien curieuses. Prenons ainsi ce magnifique Phantom Lights, dernier EP en date de Memory Drawings, groupe mené par Joel Hanson, américain de Minneapolis installé à Casablanca et joueur de dulcimer.
Sorti très, très confidentiellement l’année dernière, il est aujourd’hui remis en lumière par l’épatant petit label grec Sound In Silence qui NOUS en offre une superbe version. Vu son édition limitée (300 exemplaires) et la qualité du truc, je vous conseille fortement de vous précipiter, car vous ne le regretterez pas.
Je préciserai que Joel Hanson est très bien accompagné puisqu’à ses côtés, se tiennent le bassiste et guitariste Richard Adams et le pianiste Gareth S. Brown, tous deux auparavant connus au sein des géniaux Hood, mais aussi la violoniste Sarah Kemp (Lanterns On The Lake) et le multi-instrumentiste Chris Cole, ancien Movietone.
Vous le voyez, que du beau monde, pour une très belle musique, entre folk, indietronica et post-rock, quelque part entre Clogs, Hood, bien sûr et le Slowdive de Pygmalion. A l’exception de Captivated, le splendide morceau final chanté superbement par Yvonne Bruner, la musique de Memory drawings est instrumentale et tourne magnifiquement autour de ce drôle d’objet qu’est le dulcimer.
Cela nous donne au final un disque émouvant, voire même fascinant, dans ses plus beaux moments. On a failli le rater, mais maintenant on sait qu’on ne va plus le lâcher !
Beachboy
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Oiseaux-Tempête – From Somewhere Invisible
chez Sub Rosa depuis le 18 octobre
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Répondant à l’invitation de Radwan Ghazi Moumneh (Jerusalem In My Heart), Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul alias Oiseaux-Tempête ont pris possession du studio Hotel2Tango à Montréal pour enregistrer From Somewhere Invisible, leur nouvel album et mettre en musique 3 poèmes de Mahmoud Darwish, Ghayath Almadhoun et Yu Jian.
Pour mener à bien ce nouveau voyage, Oiseaux-Tempête à fait appel à un casting de choix puisqu’on retrouve les habitués comme Mondkopf ou le légendaire G.W. Sok, le chanteur de The Ex, ainsi que le batteur Jean-michel Pirès (Bruit Noir) et la violoniste Jessica Moss, fidèle collaboratrice de Godspeed You Black Emperor ! et de Constellation Records.
Comme il en a pris l’habitude depuis leur création en 2012, Oisaux Tempête nous embarque dans un long trip post-rockien à la limite du free jazz, qui vous donne vraiment l’impression de complètement larguer les amarres. Fascinant, hypnotique, voire même à la limite du flippant quand G.W. Sok pose son impressionnante voix, From somewhere Invisible ressert le jeu et se trouve plus concis et direct que AL-‘AN ! ou Utopiya ? ses magnifiques prédécesseurs, l’éloignement du soleil méditerranéen y étant sûrement pour quelque chose.
Ce qui ne change pas, c’est la beauté des compositions d’Oiseaux-Tempête, assez unique en son genre, qui en fait un groupe à part, libre et audacieux. Très grand disque !
Beachboy