[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n commencera par la fin, à savoir remercier Pascal Bouaziz pour nous avoir proposé de nous écrire nos chroniques en direct, le titre du petit compte-rendu de cette jolie soirée finistérienne était donc tout trouvé, merci Pascal mais on reviendra plus en détail sur la remarquable prestation de Bruit Noir.
En effet, avant l’arrivée de Pascal et Jean-Michel Pires, nous eûmes droit à d’autres excellents moments proposés par 2 poulains du label Ici D’ailleurs en goguette dans le Finistère, à La Carène de Brest plus précisément.
Devant malheureusement un parterre plutôt clairsemé (l’élite de la nation dixit M.Bouaziz !), à désespérer de l’humanité plus prête à s’écharper pour savoir qui de Joey Starr ou Hanouna est le plus con que de défendre quelques uns des artistes les plus passionnants de notre triste pays, c’est Thomas Belhom et Cédric Thimon qui eurent l’honneur d’ouvrir la soirée.
Je fus émerveillé, que dire de plus, tant le duo fut parfait de délicatesse et de précision. Leur musique se ballade entre jazz, pop délicate et expérimentation. Cédric Thimon assure impeccablement avec son saxophone pendant que Thomas Belhom nous embarque avec son bric à brac artisanal, sorti d’on ne sait où.
Guitares, machines, batteries et tout un tas d’instruments extraits d’un énorme sac, Thomas Belhom voltige de part et d’autres avec une justesse rare, tout en souplesse. C’était fascinant, c’était beau tout simplement. On a envie de les inviter dans notre cuisine tant ils semblent capables d’extraire la plus belle mélodie de n’importe quel objet, leur passant entre les mains.
Place ensuite à Mathias Delplanque, musicien nantais venu nous présenter Drachen, son dernier projet sorti l’année dernière.
Seul derrière ses machines, le jeune homme nous invite à bord de sa fusée pour un voyage dans l’espace.
Décollage abrupte, explosif à la frontière de l’expérimental et du drone, avant une mise en orbite ambient tout en retenue et douceur, le final repart de plus belle pour un atterrissage électro parfait. Mathias Delplanque n’est pas bavard mais ses drôles de machines font le nécessaire pour qu’on ait envie d’adopter ses dragons, certes effrayants par moment mais au final forts attachants.
Le concert de Bruit Noir commença par Requiem et se conclut sur Adieu. Pourtant, on a beaucoup ri pendant ce concert, grâce à un Pascal Bouaziz en très grande forme. Nuit Debout, Bertrand Bellin, les journalistes… le chanteur de Mendelson, à l’aube de sortir son premier album sous son nom, dézingue à tout va, avec ironie et mordant et c’est jubilatoire.
On se bidonne, le remarquable Jean-Michel Pires avec nous, lorsqu’il introduit Joy Division, le « tube » de Bruit Noir ou La Province, mais dès lors que les morceaux se lancent, on est tout de suite scotché par le jeu sans concession des 2 compères qui nous déclineront quasiment intégralement leur album I/III, de Joe Dassin à Sécurité Sociale en passant par un glaçant L’Usine.
La soirée fut parfaite de A à Z, merci Ici D’ailleurs, merci Pen Ar Jazz, les absents n’ont jamais eu aussi tort.
Bruit Noir – Mathias Delplanque – Thomas Belhom – Cédric Thimon
Photo bandeau : La Carène / Franck Betermin