Comme 99 % des sachants, j’ai découvert le compositeur Craig Armstrong au travers de ses collaborations pour le groupe Massive Attack. Adepte des envolées lyriques, c’est via leur label Melankolik que l’écossais réussira à me conquérir. Le souvenir alors du magnifique The Space Between Us, magnifié par la présence de l’immense Liz Fraser (This Love)
Une récidive tout aussi convaincante avec As If To Nothing et sa pléiade de collaborateurs triés sur le volet.
En fait c’est surtout son CV d’illustrateur cinématographique qui lui vaudra ses titres de noblesse, l’intéressé ayant été honoré au titre d’officier de l’Ordre de l’Empire britannique.
Inutile donc de bouder mon plaisir quant à la fin de l’an 2014 je reconnecte mes liens affectifs avec sa musique aussi captivante qu’inspirée.
On pourra ergoter sur un tracklisting trop long et à ce titre zapper quelques plages trop sirupeuses, mais la veine de l’artiste est bien là, entre spleen gracieux et modernité affinée.
Touché alors par les couleurs automnales qui imprègnent Dust. Enivré par l’orchestration qui ose la confrontation courtoise avec un piano larmoyant… Une harmonie pour une évocation verlainienne du tourment… Viennent s’y greffer des programmations électroniques discrètes mais rajoutant une dimension spatiale au mélodrame qui se joue sous nos yeux et pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
La cerise sur la tranche du Christmas pudding restant la nouvelle prestation de Paul Buchanan. Deux titres avec le leader du groupe The Blue Nile. Une voix qui vient sans prévenir vous hérisser le poil lorsque All Around Love délivre les secrets d’une beauté à fleur de peau.
Nous achever alors avec cette fragile émotion teintée de maestria sur les nappes de It’s Not Alright.
Un jour, à l’occasion d’un autre chronique, je vous parlais des pluies d’Écosse … Sans doute mes racines celtes qui me portent vers les recoins de la devise « glad to be sad »
L’album est déjà disponible chez BMG, en écoute ici sur Deezer et en vente chez votre disquaire.