[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e t’ai prêté ce livre en te prévenant que tu allais pleurer. Tu ne me l’as jamais rendu mais la dernière fois que je t’ai demandé si tu avais mis le nez dedans tu m’as répondu que non, que tu avais peur de ce que tu allais lire et ressentir. Du coup, comme je voulais t’en parler ici, j’ai racheté le livre et tu peux garder celui qui est chez toi. Tu le liras quand tu t’en sentiras la force. L’auteur est bulgare, elle a écrit ces textes en français et ils sont d’une beauté incroyable. C’est probablement le recueil de poèmes qui m’a le plus bouleversé ces dernières années et j’aimerais l’offrir à la terre entière. Je vais commencer par en lire deux, pour la terre entière, on verra plus tard. (J’ai la voix un peu enrouée aujourd’hui, je te prie de m’excuser).
L’amour est loin, fait des conférences sur la poésie aux quatre coins du monde et moi, à la maison, je fais de la marmelade.
Quand l’autre est trop raisonnable et qu’il ne sait pas donner de l’envergure à l’amour.
Personne ne veut me dire pourquoi tes jolis pleurs. J’aimerais le retour de Mael, ce chanteur qui m’a beaucoup accompagné il y a une dizaine d’années, comme toi.
À demain.
Ciel à perdre, de Aksinia Mihaylova, paru chez Gallimard