Quand j’ai terminé ce livre, Dans les Forêts de Sibérie, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas y penser encore et encore à cette expérience que l’auteur a mené.
Sylvain Tesson est un aventurier des temps modernes, un baroudeur aguerri, il a sillonné le globe dans tous ses moindres recoins. Il fuyait le temps, marcher, rouler, gravir, dévaler était pour lui, une fuite en avant, ce temps si précieux qu’il ne voulait pas perdre. Jusqu’au jour où, à l’aube de sa quarantième année, Sylvain tente l’expérience inverse. Plutôt que lutter inexorablement contre ce temps semblable à l’écume dans le creux d’une main qu’on ne peut retenir, il décide de le défier. Défier n’est pas le terme approprié, il décide de se laisser traverser par celui-ci. Si pour une fois, dans sa vie de moujik, il se laissait envahir par le temps, abdiquer face à sa course éternelle, ce tic-tac incessant qui rythme nos vies à 100 à l’heure et nous pèse au plus profond.
Fervent admirateur de la Sibérie, des conditions rudes, là où la sincérité naturelle prend le pas sur notre superficialité consentie et notre hypocrisie quotidienne, il décide de poser son baluchon sur les bords du
Lac Baïkal, majestueux miroir du ciel ou se reflèteront ses pensées et accoucheront d’un homme nouveau, profondément changé dans sa chair.
Il va vivre 6 mois en ermite, loin de tt confort, il devra rester seul pour se confronter à la plus grande angoisse de l’homme qui au final, n’est pas le temps mais bien « soi-même ».
Il part avec de la vodka, des cigares (Partagas D4, mon préféré) et 70 livres qu’il va lire durant son périple. L’hiver ne promet rien en Russie, il n’a aucune clémence, son blanc manteau ressemble plus à un linceul mortuaire plutôt qu’une douce capeline.
L’oeuvre est riche en citation, il écrit avec une aisance et un vocabulaire magnifique. Bref, un livre qui se hisse directement dans mon top 25 et que je vous invite urgemment à lire !!!!
Pour info, il a réalisé un documentaire sur ses 6 mois que je vous invite à regarder ici :
Le documentaire est top mais le livre est encore mieux (forcément)
Bref, on rêve du courage qu’il a eu pour réaliser cela dans le confort douillet de son appartement, je rêve d’une expérience comme celle-ci mais n’aurai jamais une once de courage comme il a pu avoir pour abandonner l’espace de 6 mois femme et enfants. On est proche de Into the wild sauf qu’ici l’histoire se termine bien.
Voilà, en espérant que ma vulgaire prose vous donnera envie de lire ce livre !!!
Merci de m’avoir fait découvrir ce livre!!!