La mini-série est un genre qui plaît et qui sait faire parler d’elle. Friande de ce genre de fiction et notamment du côté de nos amis British, j’ai décidé de donner une chance à une production française. J’ai ainsi été transportée dans une enquête policière d’une durée de huit épisodes d’environ 50 minutes chacun. Diffusée sur France 2, cette mini-série a été réalisée par Charlotte Brandström sur une idée de Catherine Touzet et Marie Deshaires.
Le pitch : Disparue retrace une enquête policière sur la disparition de Léa Morel, jeune fille blonde de 17 ans. L’histoire se passe dans la ville de Lyon et commence le jour de la fête de la musique. Le soir-même et pour être plus précis la nuit-même, Léa disparaît. Le calvaire débute pour la famille de la jeune fille. Le père, Julien, désemparé, entreprend de la retrouver par tous les moyens ; la mère, Florence, essaye tant bien que mal de tenir le coup ; le frère, Thomas, culpabilise de ne pas avoir raccompagné sa sœur, promesse qu’il avait faite à sa mère ; la petite sœur Zoé, se demande si Léa va rentrer à temps pour fêter son anniversaire ; la cousine Chris, garde le silence et espère ; l’oncle, Jean, fera son possible afin de soutenir son frère Julien et le reste de la famille ; enfin la marraine, Sophie, est un mélange de compassion et de soutien. En parallèle, le commandant Molina qui vient d’arriver en ville, est chargé de l’enquête. Il est accompagné par Camille Guérin, sa nouvelle adjointe.
Bien que le synopsis relève du commun en matière d’enquête (une banale affaire malheureusement de disparition, qui plus est d’une mineure), c’est le casting qui m’a attiré. Le père est joué par un Pierre-François Martin-Laval (PEF pour les intimes), époustouflant. Comique de nature, j’ai découvert un homme pouvant jouer une autre facette de la palette humaine des sentiments. Mettre en scène un père, effondré par la disparition de sa fille et qui tente de mener l’enquête, secrètement pour lui-même, est un bel exercice pour PEF afin de montrer d’autres facettes de son jeu, la colère, la frustration, la dépression, la douleur, autant de sentiments qu’il faut retranscrire à la perfection à l’écran. Francois-Xavier Demaison mérite aussi mes applaudissements. Il tient à la perfection son rôle de commandant Molina qui essaie tant bien que mal de résoudre l’affaire, en ayant le père de Léa dans les pattes, et de s’occuper de sa fille Rose, environ le même âge que Léa. A ses côtés, la flic qui mange tout le temps et harcelée par son ex, Camille Guérin jouée par Alice Pol. Plus fréquente au cinéma, l’actrice a trouvé en son personnage, une jeune femme normale qui a aussi ses problèmes personnels et qui doit gérer une affaire délicate. Honnêtement ça fait du bien de voir un personnage qui baigne dans la réalité du quotidien.
Ainsi c’est un beau casting que nous offre la série. On y retrouve Zoé Marchal (Chris), fille du renommé Olivier Marchal ; mais aussi Laurent Bateau (Jean) qu’on ne présente plus, Maxime Taffanel (Thomas) vu dans la série Résistance ; la jeune recrue Camille Razat qui joue Léa ; ainsi que Léo Legrand (Romain) qui jouait Jacquou le Croquant enfant dans l’adaptation de Laurent Boutonnat. Cependant, pour moi la révélation et le personnage principal de cette série est la mère, Florence, jouée par la sublime Alix Poisson. J’ai eu l’honneur (oui c’est le mot car à ce niveau d’interprétation, une bonne comédienne ne suffit pas à la décrire), de la découvrir il y a quelques années dans la série originale de Canal +, Les Revenants. Depuis ce rôle de flic, elle est devenue un véritable coup de cœur dans chaque production qu’elle jouait, que ce soit dans Candice Renoir, 3XManon ou bien le format court de France 2, Parents mode d’emploi. Dans Disparue, elle jongle merveilleusement bien entre la retenue, la solitude, le combat d’une mère, le désespoir de ne pas savoir sa fille saine et sauve. Une interprétation qui chamboule à travers ses yeux perçants et mouillés. Car il ne suffit pas de pleurer pour faire passer des émotions, voir une personne retenir ses larmes est encore plus poignant que de la voir les laisser couler.
Je me suis surprise à comparer certains points, certaines scènes, certains comportements à mon coup de cœur anglais Broadchurch. Et puis j’ai compris pourquoi, le système est le même. On jongle entre les scènes d’enquêtes, lorsque l’on suit les interrogatoires et les courses poursuites, avec les scènes de la vie quotidienne, les moments intimes dans la maison des Morel lorsque chaque personnage passe devant la chambre de Léa à la recherche de quelque chose. Les scènes publiques lorsque les frères Morel travaillent au restaurant familial où les personnages se réunissent afin de montrer à la population qu’ils restent soudés dans cette épreuve.
Ainsi, Disparue est une enquête originale car elle donne la parole à la famille et pas seulement à la police. Avec un rythme soutenu et une tension présente à chaque épisode, je me suis attachée aux personnages principaux qui ne sonnent jamais faux.
Si vous voulez voir ou revoir Disparue, la série est disponible en DVD.